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Makaila, plume combattante et indépendante

Makaila.fr est un site d’informations indépendant et d’actualités sur le Tchad, l’Afrique et le Monde. Il traite des sujets variés entre autres: la politique, les droits humains, les libertés, le social, l’économique,la culture etc.

Tchad: Mahamat Tahir Korom Bodoloumi, "l'UNDR prendra le pouvoir en 2016" Interview exclusive

 

Mahamat Tahir Korom Bodoloumi, est un jeune militant de l’UNION NATIONALE POUR LE DEVELOPPEMENT ET LE RENOUVEAU et président de l’Union des Jeunes pour le Renouveau (UJR), l’organe affilié de l’UNDR.  Ce responsable des jeunes de l’UNDR, se veut rassurant qu’en 2016, monsieur Saleh Kebzabo sera élu Président de la république. Il appelle de ses veut que le Tchad de demain soit de tous les fils et filles du Tchad qui ne vont pas le quitter pour des raisons d’exil ou autres contraintes socio-économiques. Pour lui, l’UNDR est le véritablement national au regard de la composition du bureau exécutif.

L’UNDR est ouverte à toute initiative politique visant à regrouper les forces vives de la nation pour battre le MPS aux prochaines échéances électorales.

Mahamat Tahir Korom Boloumi estime que les responsables des détournements des deniers publics sont inexcusables et impardonnables et le paieront tôt ou tard devant la nation et Dieu. En outre, il appelle les jeunes tchadiens à un engagement politique pour laisser place à un vide qui sera préjudiciable au changement. Pour le jeune leader de l’UJR, le fait que la société civile soit partie prenante d’une plateforme politique comme le CNDP, fausse sa mission d’acteur neutre du jeu politique tchadien.

Interview :

 

Mahamat Tahir Korom Bodoloumi, vous aviez été élu le 22 décembre 2013, Président de l’Union des jeunes pour le Renouveau, le mouvement des jeunes de l’UNDR, le parti que dirige Monsieur Saleh Kebzabo. Quelles sont vos priorités?

MTK : Vous savez que la jeunesse est plongée depuis plus vingt ans dans un désastre sur tous les plans. L’avenir que la jeunesse affrontait avec tant d’assurance est devenu une peur pour la jeunesse. Le chômage a atteint un niveau inimaginable et le désespoir s’est amplifié. Alors, face à tout ça, que peut faire une organisation de masse comme l’UJR ? C’est là, notre priorité. Faire en sorte que la jeunesse ait sa place et la prenne pleinement dans la société tchadienne. C’est le sens du combat de l’UNDR. Ainsi, donner l’espoir à la jeunesse, lui assurer un avenir conséquent, c’est notre priorité à l’UNDR. Mais quant à nous à l’UJR, la priorité des priorités, c’est d’amener l’UNDR au pouvoir en 2016 pour que cet objectif soit atteint.

 

Militer dans un parti d’opposition n’est pas une chose facile. Pourquoi aviez-vous choisi l’UNDR, alors qu’il vous était plus facile de militer dans le MPS ?

 

Non Makaila. Tout saufle MPS.

La lutte politique est un combat de longue haleine et difficile de nature. On n’embrasse pas une lutte politique en cherchant un résultat personnel par voie détournée. L’engagement politique est une conviction à idéal politique. C’est vouloir changer quelque chose en offrant quelque chose. Et cette chose, c’est la justice sociale. Et cela n’est possible qu’à l’opposition et à l’UNDR qui est un Parti progressiste, social-démocrate. J’ai donné récemment la raison de mon adhésion à l’UNDR dans les colonnes du journal Le Potentiel où j’ai rappelé que c’est en observantles hauts faits d’armes et la persévérance de l’engagement de l’UNDR à changer ce pays face à un régime qui s’accroche au pouvoir avec tous les moyens de l’Etat, ressources humaines, matérielles, financières et surtout l’armée et qui continu à clochardiser les Tchadiens dans leur grande majorité. C’est donc, de par cet engagement permanent de l’UNDR malgré les menaces politiques et physiques sur ses principaux dirigeants qui m’a permis de connaitre la détermination e l’UNDR de prendre et d’exercer le pouvoir, l’une des caractéristiques du choix de mon adhésion. Parce que l’UNDR se démarque sur cet aspect des autres partis politiques.

 

En installant il ya quelques semaines la cellule du 5ème arrondissement de la ville de N'Djamena de l’UJR, vous aviez proposé la candidature du président Deby à la tête de l'O I F, l’organisation Internationale de la Francophonie. Car vous estimez qu’il ne sera pas réélu en 2016. Vous réitérez ces propos ?

 

Je le réitère vivement ici grâce à votre blog que Idriss Deby ITNO, l’actuel Président de la République du Tchad est proposé à la candidature de la présidence de l’OIF car, il estd’abord parfaitement inéligible en 2016 parce que Sultan de son état et en fonction.Et après 26 ans de pouvoir avec 11 ans d’exploitation pétrolière qui n’a jamais profité aux Tchadiens sinon à ses proches, que fera-t-il encore sinon continuer à privatiser toutes régies financières, les domaines stratégiques de l’Etat à ses proches.Alors, nous demandons à Diouf de dormir tranquille car, il a déjà un remplaçant. Et aux autres prétendants à ce poste comme le canadien et le congolais Lopez, et autres de se retirer d’encourager la candidature de Idriss Deby ITNO.

 

L’une des critiques faites aux formations politiques de l’opposition tchadienne, c’est la personnalisation des partis et le manque de l’alternance politique. Qu’en pensez-vous ?

 

C’est un sujet à débat qu’une simple réponse ne peut donner satisfaction. Mais je dirai que ce problème est lié essentiellement à deux choses : un, l’absence d’alternance à la tête de l’Etat qui conduit aux désespoir et deux, le manque de moyen financier des partis politiques de l’opposition où les militants ne paient plus leur cotisation, seule ressource permanente pouvant permettre au parti de vivre en dehors de la subvention d’Etat, devenue un moyen de discrimination aux mains du pouvoir. Alors, quel militant, qui sortira du jour au lendemain mettre ses moyens financier au service du Parti si ce n’est le président en exercice ? En outre, imaginer qu’à l’issue des élections présidentielles de 1996 et de 2001, un autre président était élu, vous croyez que les militants vont laisser les anciens présidents diriger ces partis  jusqu’aujourd’hui? Il y’aura de gré ou de force, des hommes ou des femmes qui vont se prononcer pour diriger le parti car, il y’a là, une possibilité certaine que donne les élections à accéder au pouvoir.

 

Autre tare qui gangrènent le fonctionnement des partis politiques au Tchad, c’est le régionalisme. L’on dit souvent que l’UNDR est un parti des « bananas » (NDLR « bananas » désigne les ethnies du Mayo-Kebbi,). C’est tout de même surprenant de voir un « Nordiste », à la tête d’un tel mouvement des jeunes du plus grand parti politique de l’opposition, supposé être l’affaire des « Sudistes »?

 

Non. Ceux qui tiennent ce langage abject ne connaissent pas du tout l’UNDR. Vous le dites vous-mêmes, je suis la preuve qui apporte un démenti que l’UNDR n’était pas, n’est pas et ne sera pas un parti régionaliste. Ces gens qui tiennent ce langage ont peut être la cécité. Je les invites à voir la composition du Bureau Exécutif sortant, ils verront des noms comme Abdérahim AWAT, Youssouf Korom, Max KEMKOYE, GUIDINGAR DOSSENGAR, Al-Mahady Oumar AKACHA, Mamadou Djbert, Hamit KESSELY, etc. qui, ne sont ni de près ni de loin du Mayo-Kebbi. Et quand vous verrez la composition du Bureau Exécutif de l’UJR, c’est quasiment toutes les régions du Tchad qui y sont représentées.

L’UNDR, mon cher ami, est un parti national et restera un parti national, n’en déplaise aux détracteurs qui n’ont rien sous la dent à mâcher et le faire sortir pour convaincre les Tchadiens à leurs causes.

 

Cela fait 24 ans que le régime du Président Déby prend en otage le peuple Tchadien. Pensez-vous que l’opposition démocratique aura des réelles chances pour battre le MPS lors des prochaines élections, d’abord les législatives de 2015, suivies de la présidentielle de 2016 ?

 

Les temps ont changé et les Tchadiens aussi. Mais ils ne l’expriment pas. Ils vont l’exprimer croyez moi, à l’issue de ces élections de 2015 et 2016. Et l’opposition remportera coup sur coup ces élections.

 

   En 2016, Saleh Kebzabo sera le Président de la République. Etes-vous sur ? 

C’est plus qu’une assurance, Inch Allah, Saleh KEBZABO sera Président de la République du Tchad.

 

Et si l’UNDR parvient au pouvoir en 2016, que proposera t-elle aux Tchadiens ?

Vous savez que le MPS est toujours en panne d’imagination et est maitre en l’art de triche. Et pour aller en guerre, on ne dévoile pas sa stratégie mais on le fait connaitre à l’issue de la bataille. Mais tout de même, je vous rassure que le programme de gouvernement qui découle du projet de société du Président Saleh KEBZABO qui, est un projet novateur pour un Tchad de renouveau dont la richesse appartiendra à tous les Tchadiens est déjà là, rendez-vous en 2016.

 

Quelle est la  vision de l’UNDR sur la situation politique au Tchad ?

 

L’UNDR veut un Tchad, où ses enfants n’ont aucune envie de le quitter.

 

  Quel rôle peut jouer l’Union des Jeunes pour le Renouveau lors des prochaines consultations électorales au Tchad ?

 Un rôle de catalyseur et de dynamiseur.

 

Seriez-vous candidat lors des prochaines élections législatives de l’année prochaine ?

 

Certes je peux avoir des ambitions électorales comme tout homme politique. Mais je ne suis pas venu pour utiliser l’UJR à mon profit. Mon travail, c’est rendre l’UJR un organe véritablement de combat mais non pas adjuvant de premier plan pour la victoire du Parti aux prochaines élections.

 

 Pensez-vous que votre parti l’UNDR seule, peut-t-elle battre le MPS ou bien iriez-vous dans un esprit de coalition ?

 

 La force d’une action politique, c’est dans l’unité d’action. Et là, l’UNDR y croit fermement. Et les Tchadiens souhaitent voir l’opposition. Cette attente des Tchadiens est entendue par l’UNDR. C’est pour cela que mon Parti reste ouvert à toute initiative de coalition politique. D’ailleurs, le Président Saleh KEBZABO a déjà lancé l’idée vis-à-vis des partis politiques de l’opposition à l’occasion de notre 5ème Congrès tenu à Moundou les 11 12 et 13 avril dernier. Et tenez vous bien, il a insisté que c’est  à Moundou que cette alliance va être mise sur pied et être lancée pour la conquête du pouvoir. Cela veut dire l’UNDR se mettra ensemble avec les autres partis de l’opposition pour battre le MPS.

 

Qu’en-pensez-vous de la gestion du pays par le clan au pouvoir ?

 

Il n’y a pas un mot pour qualifier cette gestion. Mais je dirai pour que ceux qui pactisent actuellement avec ce clan se rappellent que toute mauvaise gestion des deniers publics à travers les détournements à ciel ouvert, l’enrichissement illicite, des millionnaires et milliardaires  sortis de nulle part avec des bâtisses excessivement onéreux, des mariages à des milliards, etc. se paie devant les hommes et devant Dieu. Ainsi, c’est une gestion inexcusable et impardonnable.

 

  A propos de la crise centrafricaine, quelle votre lecture du rôle du Tchad ?

 

 Si le Président Déby lui-même dit que le Tchad est présent en RCA depuis vingt ans avec armes, bagages et argent, que cherche-t-il ? La réponse à cette question est ma lecture du rôle du Tchad dans cette crise et vous en connaissez comme tout Tchadien.

 

Que dites-vous de la décision du Tchad de retirer ses troupes de la MISCA ?

 

Je pense qu’un Etat normal n’agit pas de la sorte. La diplomatie a ses règles. Ainsi, je regrette la façon dont cette décision est prise. Mais qui nous dira combien cette intervention désordonnée et pour des raisons intrinsèquement liées aux appétits et à la volonté hégémonique du Président Déby avec ses autres calculs, nous a couté en hommes, en matériels et en argent ce, depuis vingt ans ?

 

 Quel est votre message à l’endroit des Tchadiens, en l’occurrence les jeunes ?

 

J’invite la jeunesse Tchadienne à plus d’engagement politique pour pouvoir changer sa condition. Parce que rester en dehors du jeu politique et attendre pour que sa condition soit changée n’est pas possible dans notre système. Il faut y entrer pour pouvoir le changer de l’intérieur et combattre pour soi. Là-dessus, la société civile qui n’est pas politique de par sa mission et son rôle est devenue presque politique aujourd’hui en entrant tour à tour au CNDP puis à la CENI. Alors que le CNDP est un cadre de dialogue politique où ne discutent que les politiques. Mais aujourd’hui, dans ce cadre où tous les problèmes qui se discutent sont politiques, mais la société civile paradoxalement à sa mission discute désormais politique. De même à la CENI où c’est essentiellement électoral donc éminemment politique, la société civile n’est là pas pour abriter comme par le passé mais partie prenante avec voie délibérative. Donc, la jeunesse ne doit pas se laisser faire.

 

 Propos recueillis par la rédaction du blog de makaila.

 

 

Tchad: Mahamat Tahir Korom Bodoloumi, "l'UNDR prendra le pouvoir en 2016" Interview exclusive
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