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Makaila, plume combattante et indépendante

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LETTRE OUVERTE A SON EXCELLENCE, MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE SUR LA TRANSPLANTATION RENALE

LETTRE OUVERTE A SON EXCELLENCE, MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE SUR LA TRANSPLANTATION RENALE

Dakar, le 16 janvier  2017

 

Excellence, Monsieur le Président Macky Sall, les insuffisants rénaux du Sénégal vous remercient très respectueusement pour tout ce que vous faites pour la dialyse au Sénégal. Nos remerciements vont à votre gouvernement, votre premier ministre et, à votre exceptionnelle ministre de la santé et de l’action sociale.

La transplantation d’organes est la réalisation chirurgicale d’une greffe tissulaire à partir d’un organe prélevé sur un donneur au profit d’un receveur. Il s’agit d’une activité médicochirurgicale où l’anesthésiste- réanimateur demeure un acteur clé. L’Afrique noire francophone regorge désormais de tels acteurs dans nos centres hospitaliers. Ils n’auraient besoin que d’un renforcement de capacité et d’équipement. Le développement de cette discipline se heurte à un obstacle qui se situe à un niveau plutôt institutionnel et législatif.

Depuis 2012, la greffe se pratique en Côte d’Ivoire. Elle est initiée par l’équipe des néphrologues, et se résume en la greffe rénale uniquement. Il s’agit principalement de greffes provenant de donneurs vivants.

Depuis bientôt un an, 7 greffes ont ainsi été réalisées avec succès. Les anesthésistes- réanimateurs ivoiriens ont piloté eux- mêmes cette anesthésie, qui fera date dans les annales médico- chirurgicales ivoiriennes.

Nos estimations portent le nombre actuel d’insuffisants rénaux au Sénégal, à 19.500 avec un taux brut de croissance de l’ordre de 4000 nouveaux cas par an. Depuis 2015, il est désormais théoriquement permis de transplanter des organes au Sénégal. La loi n° 18-2015 sur la transplantation d’organes et aux greffes de tissus humains a été votée. Toutefois, cette loi tarde à voir le jour Excellence, Monsieur le Président et,  le Sénégal qui se pointait en tête du peloton, tarde à apparaitre en queue du peloton, derrière la Gambie, la Mauritanie et les Guinées.

Et pourtant, des médecins sénégalais ont été déjà formés pour pouvoir faire des greffes et un encadrement a été prévu avec beaucoup plus de moyens, afin qu’ils puissent pratiquer les transplantation d’organes au Sénégal.

Elle permettra notamment aux hémodialysés de guérir de l’insuffisance rénale, si toutefois ils ont la chance de trouver des donneurs compatibles et les moyens financiers nécessaires pour ce genre d'intervention chirurgicale.

Cent huit marocains en urémie terminale ont été transplantés (23 au Maroc et 85 à l'étranger), avec une durée d'attente allant de 0 à 12 ans.

Des pays comme la Côte d’Ivoire, qui étaient en retard dans le domaine de la transplantation rénale, ont réalisé leur première transplantation rénale alors que le Sénégal, avec sa Faculté de médecine de notoriété mondiale, n’a pas encore franchi le pas en dépit des besoins des malades.

60 étudiants de 13 nationalités différentes et deux professeurs nominés en 2016 sont à l’actif de notre prestigieuse université sous la houlette du père de la néphrologie sénégalaise, le très respectable Professeur Boucar Diouf qui comme d’habitude ne sera honoré qu’à titre posthume pour tout son travail.

Pour tous les urologues et les néphrologues du Sénégal, ce serait un véritable échec de leur vie professionnelle que d’arriver à la fin de leur vie professionnelle, sans réaliser la transplantation rénale.

Aujourd’hui, les spécialistes sénégalais de la transplantation sont frustrés parce que des pays comme la Côte d’Ivoire qui étaient beaucoup moins avancés, ont réalisé leur première transplantation.

La dialyse coûte très chère et le malade en dépend à vie, alors que la transplantation rénale est une solution et peut permettre à notre pays de faire des économies.

Il faut en moyenne 10 millions de FCFA par patient pour la réalisation d’une transplantation de reins en Côte d’Ivoire et les coûts des antis rejets sont dégressifs.

L’hémodialyse à raison de 3 séances hebdomadaires vaut au Sénégal : 3 x 4 x 60.000 frs x 12 = 8.640.000 frs par an. Une transplantation revient moins cher qu’une dialyse à l’issue de la première année.

«C’est une première, pour nous pour notre pays pour les populations ivoiriennes mais également pour la sous-région. Nous sommes très fiers de vous, je vous félicite et je voudrais aussi remercier les donneurs c’est un acte de courage, un acte de générosité vous pouvez compter sur notre soutien pour continuer, » a déclaré le Président Alassane Ouattara aux siens.

Monsieur le Président, nous vous invitons à pouvoir dire la même chose à nos compatriotes. S’il vous plaît. Merci.

El Hadj Hamidou Diallo,

Président du Mouvement des Insuffisants Rénaux du Sénégal.

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