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26 Décembre 2007
Le verdict dans
l’affaire Arche de Zoé est rendu au Tchad, cet après midi, où les Six Français sont reconnus coupables d’enlèvement illégal vers la France de 103
enfants Tchadiens.
Les membres de l’association écopent donc de 8 ans de prison de travaux forcés.
Bon nombre d’observateurs prévenus pensent bien que dans cette affaire tout le monde à divers niveaux a sa petite part de responsabilité : L’Etat Tchadien, la France, l’Arche de Zoé, les parents d’enfants etc……
La France n’attendait que le résultat de ce
procès pour réclamer le transfèrement de ses ressortissants pour purger leurs peines dans leurs pays d’origines.
Ainsi à l’annonce du verdict, des membres de la famille de détenus se sont dits catastrophés et atterris voire bouleversés taxant carrément de mascarade ce procès traduisant leur mépris face à la justice tchadienne.
Le problème dans ce contentieux qui oppose l’association Arche de Zoé, les familles des enfants et l’Etat Tchadiens, la justice a subi l’exercice de plusieurs pesanteurs notamment des responsables politiques Tchadiens et Français dès le départ.
Rappelons que lors de sommet Euro/Afrique de Lisbonne, le Président Français Nicolas Sarkozy et son homologue Tchadien Idriss Deby ont convenu à l’amiable de laisser la justice tchadienne faire son travail, une façon d’endormir et d’apaiser certaines opinions dont la voix s’était levée face à l’acte commis par les membres de l’association française.
C’est dans cette démarche que l’accord d’entraide judiciaire entre la France et le Tchad de 1976 est activé et réactualisé pour le besoin de la cause en vue de soulager les deux parties. C’est une voie qui ouvre à une résolution politique pouvant justifier le transfèrement vers la France des condamnés.
Mais, aujourd’hui, que va-t-il se passer ?
Il est prévu un scénario est en cours, la France va demander au Tchad l’extradition de ses ressortissants au nom de cet accord.
Pour Idriss Deby, c’est donc un bon débarras et ouf de soulagement, il demandera alors aux membres de son appareil judiciaire que le Tchad ne dispose pas de moyens financiers pour assurer la prise en charge de ces six Français incarcérés.
Etant donné que les conditions de détentions de prisons tchadiennes sont insalubres, les Français ne peuvet tenir d’où la nécessité d’encourager leur rapatriement chez eux.
La justice tchadienne ne peut donc voir autre objection que de répondre positive à la demande de transfèrement que va introduire dans 24heures la France auprès du Tchad.
Mais, le hic réside au niveau de l’amende pour préjudice causé aux enfants et à leurs parents. On s’interroge s’ils vont recevoir intégralement ces frais estimés à 4 milliards de Cfa et traités au même titre que les familles libyennes dans l’affaire des infirmières Bulgares accusées d’avoir transmis du sang contaminé aux enfants Libyens ?
Dans cette affaire très complexe, on ne sait toujours pas qui est gagnant et perdant ?
Par Makaila Nguebla
tribunecoum