22 Juin 2008
Selon les témoignages fiables et dignnes de foi recueillis auprés des réfugiés originaires du Darfour, la crise de cette région occidentale du Soudan, était initialement un conflit inter-communautaire qui a opposé des élèveurs (arabes) aux agriculteurs (des tribus négro-africaines).
Les arabes nomades et les agriculteurs sédentaires disputaient généralement autour des points d’eaux et des champs de cultures vivrières.
Les composantes négro-africaines reprochaient aux arabes de détruire leurs champs lors des passages de
leurs troupeaux. En réaction, les arabes leur répliquaient que le Soudan n’est pas une terre des noirs (Dara sohouds).
Devant des tels propos qui soutendent à l’exclusion et à la marginalisation d’une partie des groupes sociaux d’une nation, la situation était devenue insupportable et la révolte a atteint son zenith.
Le Darfour, région pluriethnique, comprend des Fours, Massalits, Dadjo, Zaghawa, arabes, des peuls et d’autres minorités. Le Soudan doit son existence alors grâce à cette diversité.
Dés l’éclatement de ce conflit, le
Gouvernement central de Khartoum a minimisé puis négligé la portée de l’insurrection des populations du Darfour pour laisser le conflit s'amplifier. Alors qu'il était question de
partage équitable des ressources du pays, car , les populations du Darfour disent être lésées, défavorisée à la différence de leurs
concitiyens d'autres zones du Soudan, nanties économiquement.
Le Général Oumar Hassane El-Bechir, responsable en 1990 de
l’accession au pouvoir d’ Idriss Deby au Tchad , n’avait rien compris a mal à l’époque la dangerosité
de cet homme, qui lui deviendrait au fil du temps une réelle menace pour la paix et l’unité nationale de son pays à travers ses propres populations
interposées.
Aujourd’hui, le conflit du Darfour a fait des milliers des victimes civiles, des déplacés et des réfugiés qui errent dans le monde sans aucune prise en charge effective des organisations humanitaires.
Les différents intervenants à ce conflit au lieu de se préoccuper réellement du côté de l’humanitaire des populations, se fixent plutôt des objectifs suivants :
-Ejecter El-Bechir du pouvoir au Soudan en faisant du Tchad, un tremplin.
-Maintenir Idriss Deby au pouvoir contre les intérêts des populations tchadiennes.
Cinq (5) ans après l’explosion du conflit du Darfour, les langues se délient et les réfugiés Darfouri partagent les informations avec les observateurs sous régionaux que nous sommes.
En effet, selon des ressortissants du Darfour ayant fui les camps des réfugiés de Gaga,
Bridjen et Tredjen, le Mouvement pour la Justice et l’Egalité (MJE) du Dr Khalil Ibrahim, groupe armé soutenu par le pouvoir de Deby est à l’origine
des diverses exactions, des vols des véhicules des travailleurs humanitaire et des enrôlements forcés de jeunes darfouri envoyés au front contre l’armée
soudanaise.
« Si nous avons quitté les camps des réfugiés pour nous retrouver à la recherche d’une nouvelle protection et d’un pays d’accueil c’est à cause du JEM. C’est le seul mouvement
armé qui bénéficie de la complicité des autorités tchadiennes pour accéder dans les camps, recruter des jeunes et les emmener combattre à ses côtés. » Ont-t-ils dit à l’unanimité tous les quatre (4) déplacés du
Darfour.
Les voilà dans un pays africain sans aucune protection humanitaire du Haut Commissariat pour les Réfugiés (HCR) ni de leur pays d’accueil.
La situation des réfugiés du Darfour est un véritable casse-tête aussi bien pour eux même que pour la communauté internationale visiblement lassée.
Il faudrait que les organisations humanitaires prennent au sérieux ces révélations accablantes des réfugiés du Darfour qui vienne elles et plaignent de leurs conditions d’exil extrêmement précaires.
Par Makaila Nguebla