30 Juin 2008
En 1990, il a fallu à Idriss Deby, réunir autour de lui quelques groupes ethniques pour s’emparer facilement du pouvoir au Tchad. Dix huit 18 (ans) d’exercice, il a réussi à écarter l’un après l’autre, tous les caciques de son régime pour se retrouver seul contre tous.
Politiquement, la gestion de son pouvoir est taxée par les citoyens comme tribale et régionale.
Mais aujourd’hui, les analystes politiques nationaux les plus percutants du Tchad, réalisent que la mode d’administration du pays a changé depuis bientôt trois (3) ans.
Auparavant, le partage du gâteau se faisait selon la fibre ethnique et qu’il suffit d’appartenir à la composante zaghawa pour en bénéficier.
De nos jours, les choses ont littéralement changé, le lien tribal s’est éffrité, désagrégé voire désintégré pour laisser place à un favoritisme restreint et limité aux Itno c'est-à-dire sont désormais privilègiés que les membres de cette famille.
C’est ainsi que la frustration a atteint son comble dans le groupe ethnique Zaghawa.
Quelques témoignages recueillis auprés des Tchadiens avertis, les ressortissants Zaghawa expriment un remord profond d’avoir soutenu et propulsé Deby au pouvoir au Tchad.
Dans la situation militaire actuelle à laquelle fait face Deby, nombreux sont les citoyens Tchadiens d’ethnie Zaghawa qui se trouvent qui soutiennent Deby malgré eux par crainte et pour leur propre survie. Réllement, le malaise est général et la coupe pleine dans cette communauté.
Le cas le plus édifiant est celui du Général Mahamat Ali Abdallah, qui selon nos informations traversent une période presque dépressive. Cet homme qui a tant donné à Idriss Deby pour le maintien de son pouvoir, serait aujourd’hui, écoeuré et dans un état lamentable.
Il n’est pas exclu qu’ Idriss Deby, risquerait de le sacrifier en lui attribuant la responsabilité entière dans la disparition du Dr Ibni Oumar Mahamat. C’est pourquoi, les observateurs nationaux anticipent pour dire que la conclusion de la Commission d’Enquête sur le cas des événements du 02 au 03 février est connue de tous.
Au regard de la complexité de la gestion du régime d’Idriss Deby, il est important de signaler aux leaders de l’opposition armée qu’ils doivent appliquer une politique de discernement.
Il est urgent de jouer sur la carte de rassembleurs pour rassurer tous ceux qui sont réticents et se trouvent aux côtés du régime actuel pour les récupérer politiquement en cherchant à désincarner le pouvoir de Deby aux membres de sa communauté.
Le changement du régime de Deby n’aurait lieu que dans la cohésion des forces vives de la nation tchadienne.
Par Makaila Nguebla