Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Makaila, plume combattante et indépendante

Makaila.fr est un site d’informations indépendant et d’actualités sur le Tchad, l’Afrique et le Monde. Il traite des sujets variés entre autres: la politique, les droits humains, les libertés, le social, l’économique,la culture etc.

Tchad-Abdelmanane Khattab: I.Deby doit restituer le corps de Ibni!

Dr Ibni Oumar Mahamat Saleh : Idriss Deby doit restituer son corps sans délai !

J’ai été profondément affligé par l’hypothèse probable   de la mort du Dr Ibni Mahamat Saleh, Président du Parti pour les Libertés et le Développement (PLD) et porte-parole de la CPDC dans un contexte absurde et  catastrophique qui laisse réfléchir que le droit à la vie d’un homme n’a pas de sens avec Idriss Deby.

Le Tchad  a perdu en la personne du Dr Ibni Oumar, un homme d’une grande envergure exceptionnelle, sociable,  d’une valeur inestimable et  généreux. Il est   un militant fidèle et dévoué pour la démocratie, un humaniste hors normes dont les  valeurs morales sont exemplaires.

 Je tiens à présenter mes  sincères condoléances les plus attristées à sa famille biologique et politique sans oublier ses amis de l’étranger qui n’ont ménagé aucun effort pour entreprendre des initiatives audacieuses pour interpeller le Gouvernement tchadien et les autorités françaises tout au long de sa disparition.

En ces termes, je lui rends hommage et prie Dieu d’accueillir son âme en paix parmi les fidèles !

Pour entrer dans le vif du sujet, je puis me souvenir de  la déclaration du Président français Nicolas Sarkozy lors de sa brève visite  à Ndjaména  du 28 février 2008 où il disait : «J'ai demandé au président Deby une commission d'enquête internationale pour savoir ce qui s'est passé durant ces fameux trois jours. » La France veut la vérité et je ne cèderai pas sur ce point. Ce n'est pas parce que le gouvernement du Tchad est légitime qu'il peut se permettre de faire n'importe quoi »

Ainsi, dés le début de cette affaire, nous avons conclu que Dr Ibni Oumar Mahamat Saleh n’était plus de ce monde. La mort de cet homme et  celle de ceux qui ont combattu armes à la main appellent à une prise de conscience de tous ceux qui aspirent à la démocratie que  le dialogue peut pérenniser les idéaux défendus. 

 Plusieurs  compatriotes  nous ont confirmé  la mort du frère Ibni Oumar « son  décès  a été constaté par le médecin français Daniel GOUTTE qui a établi un rapport au Chef de l’opération Épervier, avec copie à l’ambassadeur de France à N’djamena,lequel à son tour a  immédiatement informé Paris (le Quai d’Orsay et l’Élysée). » 

Aujourd’hui, l’histoire donne raison à M.Ngarléjy Yorongar qui, a déclaré dés son atterrissage de l’avion à Paris que le Dr Ibni Oumar serait mort en prison de suite des tortures et autres traitements inhumains, battu par les éléments de la Garde Présidentielle.

Au regard de la conclusion du rapport de la Commission d’enquête, nul ne peut donc démentir la déclaration de M.Yorongar qui a alerté en avance l’opinion publique nationale et internationale.

Tout compte fait, nous sommes tous mis devant un fait accompli.

Face à ce choc, nous demandons au Président Nicolas Zarkozy, initiateur de cette commission d’enquête  de rompre le silence pour se prononcer clairement sur la conclusion du rapport et de donner la position officielle de la France sur la terreur qui règne au Tchad sous le régime d’Idriss Deby.

Aussi, l’Union européenne n’a-t-elle pas demandé des éclaircissements sur la disparition du Dr Ibni Oumar et des événements survenus à Ndjaména au mois de février. Nous estimons que ce sont là une fois de plus des manœuvres dilatoires qui visent à endormir l’opinion pour permettre à Deby de souffler et gagner du temps face à la mobilisation et aux pressions qui s’abattent sur lui.

Connaissant bien la nature du régime tchadien en matière des crimes et autres assassinats, car, jamais Idriss Deby n’a restitué les corps de ses victimes à leurs familles. C’est de l’inhumanité absolue chez lui de garder de façon sadique les corps sans vie des personnes qu’il a exécutées sans les remettre à leurs familles.

Dés cet instant, nous exigeons de lui, de remettre,   sans délai les corps de toutes les victimes de son régime à leurs familles dont celui du Dr Ibni Oumar Mahamat Saleh.

Aussi, allons-nous adresser à tous les leaders de l’opposition armée de comprendre une fois de plus que face au régime en place, sauf l’unité des forces conduirait à une victoire définitive et éclatante qui ouvrira la voie à une démocratie effective pour un Etat des droits qui garantira les libertés les plus élémentaires des populations éprises de paix et de justice comme les nôtres.

Par  Abdelmanane Khattab

 

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
O
Disparition d’Ibni : la France face à ses compromissions<br /> <br /> Communiqué de Survie, le 5 septembre 2008<br /> <br /> <br /> Alors que la « Commission d'Enquête sur les événements survenus en République du Tchad du 28 janvier au 8 février 2008 et leurs conséquences » vient de rendre public son rapport, la France, qui par la voix de son président Nicolas Sarkozy avait demandé l’instauration de cette commission, ne peut se satisfaire d’un rapport qui vise à blanchir le régime Déby.<br /> <br /> Depuis le début de cette affaire, la France joue un double jeu. D’une part elle a soutenu, par un appui à l’armée tchadienne et des livraisons d’armes, le régime d’Idriss Déby qui, sous couvert d’une nouvelle attaque de l’opposition armée en février dernier, a ainsi pu s’en prendre à l’opposition non-armée ainsi qu’à des responsables de la société civile ; d’autre part, elle a demandé à son allié tchadien la création d’une commission d’enquête devant faire la lumière sur la disparition de plusieurs opposants, suite au tollé provoqué par celle-ci.<br /> <br /> Déjà, par un communiqué en date du 29 février, Survie dénonçait une commission d’enquête partiale présidée par un proche de Déby, le président de l’Assemblée nationale, dans laquelle figuraient entre autres les ministres des Affaires étrangères du président congolais Denis Sassou Nguesso et de Mouammar Kadhafi. Une composition qui présageait d’un travail partial qui ne pouvait satisfaire ni les familles des victimes ni les partis d’opposition ainsi visés.<br /> <br /> C’est donc sans grande surprise que le rapport de la Commission, publié ce 3 septembre, ne fait que partiellement la lumière sur la disparition d’Ibni Oumar Mahamat Saleh (porte-parole de la Coordination des partis pour la défense de la démocratie-CPDC). Le rapport indique qu’Ibni a été arrêté « par les Forces de défense et de sécurité » qui ont « commis des violations graves attentatoires à la dignité humaine et participé aux enlèvements de personnalités politiques et civiles » et confirme l'existence de « prisons secrètes […] où croupissent des détenus qui échappent à tout contrôle judiciaire ». In fine, c’est bien le chef de l’Etat tchadien qui est directement responsable des exactions attribuées de façon pernicieuse à des militaires ou plus généralement à « l’Etat ».<br /> Mais l’enquête n’est pas allée plus loin. Un certain nombre de personnes, dont le témoignage était capital, n’ont pas été entendues. C’est le cas par exemple de Ramdane Soulaiman (directeur du contre espionnage de l’Agence nationale de sécurité, ANS) et d’Adam Soulaiman (directeur du service B2 des Renseignements militaires). C’est également le cas d’un autre témoin, un Français : un certain capitaine Daniel Goutte qui, selon l’audition du député Ngarlejy Yorongar, aurait assisté à l’extraction d’Ibni Saleh au cours de leur détention sans savoir, toutefois, s’il était encore vivant ou mort. Quant à ce lieu de détention, il n’aurait pas été visité par la Commission. Aussi, les « deux officiers de l’armée française » placés auprès de la présidence tchadienne au moment des faits (ce qu’indique Idriss Déby lui-même dans ce rapport) auraient probablement beaucoup de choses à dire.<br /> <br /> Pourtant, cette enquête semble satisfaire « L'Organisation internationale de la Francophonie (O.I.F) et l'Union européenne (dans sa formation représentée localement : Allemagne, France, Commission européenne), Observateurs au sein de cette entité, [qui] se félicitent de l'aboutissement des travaux de la Commission d'enquête [et] saluent la qualité générale et l'impartialité du travail accompli », tout en soulignant que « la manifestation de la vérité n'a pu être faite sur certaines affaires, en particulier sur le cas emblématique de la disparition de l'opposant politique Ibni Oumar Mahamat Saleh » (1).<br /> Une telle attitude, somme toute prudente et peu ferme vis-à-vis du régime tchadien, va dans le sens d’un enterrement pur et simple de cette affaire et d’un blanc seing offert à Déby, pour qui la publication de ce rapport constitue un acte de blanchiment.<br /> <br /> Dans ce contexte, la France, alliée inconditionnelle du régime Déby ne peut rester silencieuse à ce qui s’apparente, encore une fois, à un déni de justice. Elle ne peut faire la sourde oreille et détourner les yeux sur les crimes de son partenaire tchadien. Nicolas Sarkozy, qui souhaite « soutenir les régimes démocratiques africains » (déclaration à la 17ème Conférence des ambassadeurs), doit accorder ses actes à ses paroles au Tchad.<br /> A défaut, cela constituerait une attitude inacceptable lorsque l’on sait que c’est par ce genre de manœuvres (intimidations, enlèvements, disparition d’opposants) que le président Déby torpille toute initiative de dialogue politique avec les partis d’opposition, et notamment, outre le dialogue inclusif réclamé par la société civile, la mise en œuvre de l’accord du 13 août 2007 qui doit aboutir à l’organisation d’élections libres et transparentes d’ici à 2009 (2). Un acte de plus de la diplomatie française (3), qui ruine les espoirs du peuple tchadien aspirant à la justice, à la paix et au changement.<br /> <br /> Afin satisfaire ces exigences, c’est une Commission d’enquête internationale indépendante qui doit être mise en place, ayant pour but de cerner les véritables responsabilités de tous les acteurs de cette crise, et tout particulièrement celles du président Déby.<br /> <br /> (1) Communiqué du 3 septembre<br /> (2) Cet accord a été signé entre la majorité présidentielle et l’opposition politique avec comme président du Comité de suivi M. Lol Mahamat Choua, lui aussi arrêté par l’Armée tchadienne en février dernier puis placé en résidence surveillée.<br /> (3) Lors de sa visite au Tchad en février dernier, Nicolas Sarkozy avait argué devant le Comité de suivi de l’accord du 13 août, que les partis d’opposition ne pouvaient « pratiquer la politique de la chaise vide » en référence au refus des partis concernés de participer à ce Comité tant que la lumière sur la disparition de leurs dirigeants n’aurait été faite.<br /> <br /> Contact presse : Olivier THIMONIER olivier.thimonier@survie.org Tél. : 01 44 61 03 25<br /> <br /> -- <br /> Olivier Thimonier<br /> Secrétaire général<br /> olivier.thimonier@survie.org <br /> Association Survie<br /> 210, rue St Martin<br /> 75003 Paris<br /> Tél. : 01 44 61 03 25<br /> Fax. : 01 44 61 03 20<br /> http://survie.org
Répondre