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8 Décembre 2008
Ce matin, les auditeurs tchadiens et étrangers ont suivi sur Radio France
Internationale (RFI), l’interview de Ngarléjy Yorongar avec Christophe Boisbouvier. Elle est consacrée au retour du député et opposant tchadien, chef de fil du courant politique qui prône et
propose à la nation la Fédération.
Ngarléjy Yorongar, arrêté lors des événements des O2 et 0 3 février dernier, s’est exilé pendant neuf (9) mois à Paris, trahi par ceux qui l’ont fait venir.
Cet opposant historique, incontesté et incontestable reste, l’un des rares hommes politiques qui sont les moins compromis au Tchad. Son combat démocratique, légitime et légal n’est toujours pas compris par l’opinion publique de son pays et internationale qui ne lui ont apporté le moindre soutien.
Accompagné d’une sénatrice, Mme Halima Boumedienne Thierry de l’Union Interparlementaire (UIP) de Suisse, en homme initié des valeurs de ses ancestres, Ngarléjy Yorongar a tenu sa parole et rentre ce soir au Tchad, dans son pays d’origine, pour retrouver sa famille, ses amis et militants de base et les rassurer de sa solidarité pour une remobilisation.
Aujourd’hui, tout le monde a pu constater que Ngarléjy Yorongar est un héros, il a joint l’acte à la parole prononcée lors de son arrivée en mars dernier à Paris.
Il dit : « Je suis venu en France pour me faire soigner. Une fois mes traitements terminés, je rentre pour marquer Idriss Deby à la culotte ».
Jamais, tenté par l’exil, Ngarléjy Yorongar a affirmé que pour lui, le combat se fait sur place dans son pays natal. « Je me suis exilé en 1987 au Burkina Faso grâce au Président Blaise Compaoré. Car, j’ai échappé à une tentative d’arrestation à Paris par les agents de la DDS de Hissein Habré qui voulait me renvoyer au Tchad. Depuis lors, j’ai décidé de me battre dans mon pays ».
Comme vous pouvez le constater, le choix de cet homme, est lié à son destin d’opposant eternel.
Le retour de Ngarléjy Yorongar suffit pour comprendre sa détermination de lutter contre un régime tyranique, qu’il reproche de les avoir arrêtés et perpétré l’assassinat du leader du PLD, le Dr Ibni Oumar Mahamat Saleh.
Pour Yorongar, Idriss Deby est à l’origine de la disparition de Ibni Oumar. « Je connais bien Ismaïl Chaïbo qui est venu chez moi, m’enlever. Il était revenu m’appoter des médicaments. C’est ainsi que j’ai vu à travers la serrure de la cellule, que Ibni Oumar était assassiné, ramassé par des pelles pour être jeté sur la palette de la Toyota où ils sont allés l’enterre quelque part. » A déclaré courageusement le député fédéraliste tchadien, visiblement dépité.
Ngarléjy Yorongar réitère ses accusations contre le régime tchadien, sans que l’opinion internationale ne prenne au sérieux la gravité de la situation tragique qui se passe au Tchad. C’est là, la conspiration internationale contre le peuple tchadien.
Face à cette tragédie tchadienne, nous recommandons aux organisations humanitaires et des droits de l’homme africaines qu’internationales qui brillent par leur laxisme sur le cas tchadien, de veiller sur le retour de Ngarléjy Yorongar pour que sa sécurité physique et morale soit garantie ou assurée,
De même, nous interpellons toutes les institutions africaines, européennes et internationales, de sortir de leur léthargie, pour se pencher réellement sur le drame qui se passe au Tchad.
Elles doivent nous aider à rompre avec le cycle des violences, pour aller vers un débat démocratique fécond qui aboutira à des élections libres et transparentes et que le meilleur gagne au suffrage universel requis. Car, la logique des confrontations militaires, est dans une véritable impasse pour ce peuple tchadien meurtri.
Makaila Nguebla