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10 Décembre 2008
Le Tchad, membre de l’Organisation des Nations Unies (ONU) a été signataire de cette convention pour être en conformité avec les principes universellement reconnus en matière des droits de l’homme.
Mais, depuis l’accession à la souveraineté de ce pays à nos jours, il est fort à parier que tous les régimes qui se sont succédés à la tête de la nation tchadienne, ont de façon systématique et sans exception, violé l’article 5 de ladite Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH) qui stipule : « Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants »
Personne ne peut démentir, nos allégations sur la détérioration spectaculaire et catastrophique de la situation des droits de l’homme durant ces trois dernières décennies années au Tchad.
Dans notre pays, les droits civiques et politiques des citoyens sont littéralement bafoués par une minorité au pouvoir militarisée et surarmée, qui, viole, arrête et tue dans l’impunité totale et le déni de justice.
Au niveau national, le constat alarmant et terrible, laisse transparaître l’incapacité notoire des défenseurs des droits de l’homme locaux, à relever les défis liés aux multiples et variées atteintes aux droits individuels et collectifs des citoyens.
Si on admet de reconnaître qu’au Tchad, les organisations des droits de l’homme sont atomisées par un pouvoir qui s’appuie sur des méthodes policières les plus disproportionnées, pour réprimer toutes contestations populaires démocratiques et pacifiques. Il va sans dire que les rapports dociles entretenus ce dernier temps avec le régime actuel, jette un soupçon sur les défenseurs des droits de l’homme au Tchad.
Au niveau international, c’est écœurant, lorsque l’on s’aperçoit de l’indifférence générale et du regard méprisant des organisations de défense des droits de l’homme sur l’indescriptible situation des violations des droits de l’homme au Tchad.
Elles nous ont prouvé le caractère sélectif de leurs champs d’actions limités, en matière de dénonciation.
En quoi, le Tchad est différent du Zimbabwe, de la Tunisie, de l’Erythrée, de la Somalie ?
Mais, jamais, le Tchad n’a suscité l’engouement des défenseurs des droits de l’homme, dont les missions assignées devraient couvrir sans distinction ni discrimination, de façon universelle dans le temps et l’espace, pour défendre les personnes privées de leurs droits inaliénables.
Notre pays, le Tchad, fait malheureusement abstraction des objectifs fixés par les puissances étrangères qui agissent via les organisations acquises à leurs causes en fonctions de leurs intérêts crypto-personnels que les idéaux des droits de l’homme.
Tant que le régime imposé au peuple tchadien, préserve les intérêts de la France, des Etats-Unis d’Amérique et de certains dirigeants africains eux-mêmes miséreux, la mobilisation pour l’épanouissement des libertés et le respect des droits de l’homme au Tchad, n’aura un retentissement favorable et des répondants au niveau international.
En ce soixantième (60eme) anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH), notre pensée va droit aux victimes des répressions politiques, des actes de barbaries et autres traitements inhumains à travers le monde.
La même pensée s’adresse naturellement à tous ceux et celles qui, au Tchad, restent l’otage d’un régime qui verrouille et transgresse les libertés publiques et démocratiques.
Et enfin, nous pensons aux familles tchadiennes endeuillées par la disparition de leurs proches et qui se trouvent sans soutien ni réconfort moral des institutions investies, de cette noble mission que sont : la défense et la promotion des droits de l’homme.
Peut-on faire des concessions en matière des droits de l’homme avec des dirigeants compromis ?
Makaila Nguebla