Le Député Ngarlejy YORONGAR
Communiqué de presse : J’ai décidé de rentrer ce jour 8 décembre 2008 comme j’étais venu le 6mars 2008
Le 3 février 2008, Idriss Déby a profité de l’attaque des rebelles pour me faire enlever en vue de me liquider physiquement comme il
l’a promis à mes parents, jour pour jour en ce début de février 1999.
Je suis encore en vie grâce :
-
à Dieu Le Père,
-
à la mobilisation de certains Chefs d’État, dont le Président Omar Bongo Ondimba qui est intervenu auprès d’Idriss Déby quelques
minutes après mon enlèvement,
-
à la mobilisation de la presse,
- à la mobilisation des Ong des Droits de l’Homme au Tchad, en Afrique, en Amérique et en Australie
-
à la mobilisation des personnalités politiques ou à des personnes ressources,
-
à des individualités,
-
à la mobilisation des comités de soutien qui poussent comme des champignons dans la région bretonne et à travers la France ,
-
à la mobilisation des Tchadiennes et aux Tchadiens tant de l’intérieur que de l’extérieur,
-
aux églises et Mosquées qui ont décrété les prières en ma faveur, etc.
Pour ce faire, j’adresse mes sincères et meilleurs remerciements à toutes celles et à tous ceux qui m’ont soutenu dans cette macabre
épreuve.
J’ai décliné l’asile politique que la France m’a offert par la voix de son gouvernement pour plusieurs raisons. Il fallait d’abord
éviter le piège à con que m’ont dressé Idriss Déby et ses hommes, je pense en particulier à Guélendouksia Nassour Ouaïdou, Président de l’Assemblée Nationale et Moussa Faki, Ministre des Affaires
Etrangères qui ont voulu profiter de mon éventuel asile politique en France pour me destituer de mon mandat de Député - sans succès - et surtout faire invalider mes éventuelles
candidature aux élections législatives de 2009 et présidentielles 2010 comme le souhaitent certains diplomates de la place qui me vouent une haine féroce parce que je ne baisse pas la culotte
devant eux comme certains collègues leaders des partis politiques.
La seconde raison est que ma place est au Tchad et au Tchad seulement pour continuer le combat quels qu’en soient le prix, et le
danger.
Je sais qu’à mon arrivée à N’Djaména, tout peut arriver. Je sais qu’Idriss Déby ne baissera les bras qu’une fois qu’il m’aura mis une
balle dans la tempe comme il l’a promise et annoncé à une soixantaine de mes parents convoqués pour la circonstance, balle programmée depuis le début du mois de février 1999.
Rappelez-vous aussi que j’avais, lors des présidentielles de 2001, battu Idriss Déby qui m’avait fait enlever et torturer lui-même
pour, ensuite, s’autoproclamer «démocratiquement élu» à ma place avec la complicité de mes cinq collègues leaders des partis politiques (Alingué Jean, Kamougué Vidal, Kassiré Coumakoye, Saleh
Kebzabo et Ibni Oumar) et les ennemis du Tchad.
En dépit de tout ce qui précède, j’ai été, quelques mois après, élu à plus de 83% aux législatives de 2002 ainsi que tous 58 candidats
présentés par le Far/Parti Fédération dont j’ai l’honneur d’assumer la direction ont tous été élus. Mais, une fois de plus, la CENI et le Conseil Constitutionnel ont, sous la férule d’Idriss
Déby, ramené le nombre des Députés élus à 10, de peur que les 58 Députés représentant plus d’un tiers (1/3) de l’ensemble des Députés de l’hémicycle ne puissent le mettre en examen comme le
permet la loi.
Je rentre tout en sachant le danger qui m’attend, car ma place est au Tchad et non en exile. QUEL QUE SOIT LE PRIX A PAYER.
Mille fois merci. Le combat continue.
Paris, le 8 décembre 2008.