30 Janvier 2009
Makaila Nguebla,
opposant au régime tchadien et animateur
du blog, centre des contestations politiques
citoyennes.
Dans la lutte pour le changement politique du régime d’Idriss Deby au Tchad, depuis plusieurs années, les Tchadiens de la diaspora restent au devant
de l’actualité et de la scène et c’est donc sans doute avec eux, que tout doit se faire si on veut aboutir à une alternance réelle et crédible.
Or, il est permis de constater ce dernier temps, qu’avec la création de l’Union des Forces pour la Résistance (UFR), cette diaspora est oubliée dans le processus des consultations et concertations politiques à la base.
C’est pourquoi, des voix s’élèvent de partout, en Afrique, Europe et Amériques, pour exprimer une certaine indignation et des craintes devant cette nouvelle donne.
Il convient de rappeler que si le cri de détresse et d’amertume du peuple tchadien, trouve quelle que part des répondants sur le plan africain et international, le relai est inévitablement cette diaspora tchadienne, mobilisée autour des cercles des réflexions, des médias en lignes et autres centres des contestations socio-politiques en exil.
Et justement, si l’option militaire est accompagnée par les écrits des Tchadiens, c’est parce qu’ils ont voulu apporter en quelque sorte un soutien aux groupes armés en lutte contre le régime en place.
La preuve est simple, l’opposition légalement organisée au Tchad et reconnue comme telle par la communauté internationale, fait de la diaspora, son créneau voire un vecteur incontesté et incontestable pour soumettre ses doléances aux instances internationales.
Devant une telle marque de considération accordée déjà par l’opposition démocratique à la diaspora tchadienne, rien ne peut justifier que celle-ci soit ainsi oubliée par les mouvements politiques militaires à la recherche d’une audience internationale.
C’est pourquoi, nous en appelons aux uns et autres pour le respect des rapports mutuels et sereins dans tous les processus pour que le changement politique ou démocratique au Tchad s’opère en synergie, mais pas dans l’exclusion ou le mépris d’autrui.
Nous sommes qu’au début de la lutte et rien n’est encore acquis ni
gagné !
Si on veut sauver notre pays, des risques réels de disloquation à l'instar de la Somalie, il est temps de se rattraper en tendant la main à tout le monde.
La rébellion tchadienne doit-elle ou non composer avec sa diaspora pour ce changement dans le pays ?
Makaila Nguebla