De l’extérieur, la CPI ressemble plutôt à une multinationale (d’ailleurs, c’était autrefois le siège de KPN, un opérateur télécoms) : une dizaine d’étages, une allure de paquebot, de grandes vitres réfléchissantes pour un soleil trop rare. Autour, du vent, une quatre voies très passante, une gare et, à une centaine de mètres, le tout aussi impersonnel Mövenpick Hotel (interdit de fumer dans les chambres). Seule touche d’exotisme batave, des vélos qui agressent d’un coup de sonnette le passant ayant osé effleurer la piste cyclable.

On l’aura senti, la CPI est hébergée dans un décor sans âme ni symboles. Mais finalement, quoi de mieux que ce nid anonyme et neutre pour une instance de justice internationale, censée appartenir à tous les États qui l’ont reconnue, être impartiale, au-delà des intérêts nationaux et de la diplomatie ?



Marianne Meunier
Journaliste à Jeune Afrique depuis novembre 2005.
Elle suit plus particulièrement l’actualité de la
Mauritanie et du Nigeria.