20 Avril 2009
Le scénario était écrit d'avance à la Conférence « Durban II » sur le racisme à Genève : Mahmoud Ahmadinejad, le président iranien, a qualifié le
gouvernement israélien de « gouvernement raciste », et les délégués des pays européens qui ne boycottent pas la conférence sont sortis de la salle…
Ahmadinejad n'a pas déçu :
« Après la fin de la seconde guerre mondiale, [les Alliés] ont eu recours à l'agression militaire pour priver de terres une nation entière sous le prétexte de
la souffrance juive. (…) Ils ont envoyé des migrants d'Europe, des Etats-Unis et du monde de l'Holocauste pour établir un gouvernement raciste en Palestine occupée. »
Les représentants des pays européens ont alors quitté la salle. Nicolas Sarkozy
a aussitôt réagi, dénonçant « un appel intolérable à la haine raciste » de la part du président iranien, et appelant à une réaction d'une « extrême
fermeté » de la part de l'Union européenne.
Une occasion manquée
Cette conférence de Genève est assurément une occasion tragique. L'occasion ratée par excellence de s'attaquer au sujet du racisme et des discriminations qui le vaut bien dans le monde actuel.
Mais ça ne sera pas le cas, ce grand barnum diplomatique dans la métropole suisse ne servira finalement à rien d'autre qu'à diviser un peu plus la planète en blocs, et à détourner l'attention des
vrais problèmes.
Occasion ratée aussi au sein de l'Union européenne qui s'est divisée de manière incompréhensible sur la question de sa participation, et a perdu une occasion d'être pertinente sur un enjeu
diplomatique à forte visibilité. Dans la salle, ce lundi, il y avait bien les Français et les Britanniques, mais pas les Allemands, les Nerlandais, les Polonais ou les Italiens, qui ont choisi la
politique de la chaise vide comme les Américains, les Israéliens et les Australiens. Défaite de la mal nommée politique étrangère commune européenne.
La préparation de la Conférence avait pourtant donné lieu à un sérieux déminage, aboutissant à un projet de déclaration finale débarrassé des références à la « diffamation des religions » poussée par l'Organisation de la conférence islamique (OCI), ou même de la focalisation sur Israël, deux questions qui étaient ...