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21 Avril 2009
Une délégation soudanaise, composée de Ousman Ismaïl, Nafie Ali Nafie, deux conseillers à la présidence et de Abdallah Gosh, chef de service des renseignements, est à Paris (France) pour rencontrer les officiels français et discuter avec eux, sûrement, du Tchad et du Darfour.
Selon les propos tenus mercredi dernier, par Nafie Ali Nafie conseiller spécial du Président El-béchir dans le journal Raya Al-am(opinion publique) : « le Soudan avait toujours minimisé l’influence de la politique française, son rôle au Tchad et dans la plupart des pays d’Afrique au sud du sahara ».
C’est à la suite de ce constat, que le Gouvernement soudanais, a dépêché une délégation à Paris, auprès du Ministère français des affaires étrangères, pour aborder les divers sujets qui font l’actualité sous-régionale.
Mais de l’avis d’un opposant tchadien qui refuse de caresser, le soudan dans le sens du poil dans le conflit politique au Tchad, il dénonce cependant, la gestion de la question tchadienne par les autorités soudanaises qui, au lieu d’apprécier à juste valeur la crise interne de notre pays, s’enferment dans de considérations subjectives qui aggravent et enveniment la situation sans résoudre définitivement les maux qui minent notre société.
Aujourd’hui, il est permis de spéculer désormais que les autorités soudanaises sont beaucoup plus préoccupées par le Darfour que le changement politique souhaité par les Tchadiens dans leur pays.
C’est pourquoi le dossier tchadien est traité avec une légèreté sans précédent et confié à des autorités soudanaises de mauvaise foi.
Beaucoup de Tchadiens s’interrogent sans cesse que si les choses ne marchent pas au sein de l’opposition armée de l’est, c’est parce que justement les objectifs des alliés différent largement de ceux qui luttent pour une cause juste au Tchad.
Comment expliquer alors cet esprit de mépris qui caractérise les dirigeants hauts responsables à l’égard des leaders de l’opposition armée tchadienne ?
Les autorités soudanaises doivent donc dissocier la crise du Darfour aux problèmes au Tchad, pour permettre aux acteurs tchadiens engagés dans la lutte pour le changement politique d’œuvrer sans leur pression dans cette option militaire.
Il apparaît donc clairement, que le souci des soudanais, n’est pas d’aider les Tchadiens à se débarrasser du règne de Deby, mais, plutôt faire de ses opposants armés des écrans contre le Mouvement pour la Justice et l’Egalité (MJE) soutenu par le régime tchadien demeure une réelle menace pour renverser le pouvoir de Khartoum.
Aujourd’hui, l’histoire retiendra et donnera entièrement raison à son excellence Ahmat Hassaballah Soubiane, désormais réconforté par sa position d’homme politique nationaliste qui a su définir le sens de sa lutte tout en préservant les intérêts du peuple tchadien et ceux des pays voisins et amis avec lesquels, il est condamné de fonder, d’entretenir et de maintenir des relations apaisées.
C’est en termes qu’il mérite d’être soutenu et encouragé par tous ceux qui réclament le départ d’Idriss Deby par des moyens démocratiques ou militaires.
Au regard de cette analyse à laquelle se livrent plusieurs observateurs nationaux qui se demandent :
L’opposition armée tchadienne peut-elle agir seule, sans l’aval du Soudan ?
Pourquoi le Soudan décide et agit au nom des politico-militaires tchadiens, sans pourtant leur donner la liberté intégrale de poser des actes politiques et militaires de leur propre gré ?
Autant de questions, suscitent de plus en plus de méfiance de certains d’entre eux, qui consacrent leur temps au changement politique aux côtés de la rébellion tchadienne.
Il est temps pour nous, d’éveiller la conscience de nos concitoyens, pour éviter demain une terrible
mélancolie qui nous fera regretter tous nos efforts.
Tant que les autorités soudanaises, ne se démarquent pas totalement dans leur approche erronnée du dossier tchadien, le changement politique du régime de Deby est compromis et ne dépendra pas donc de l'option militaire, mais, plutôt de l'émergence des nouvelles forces vives, beaucoup plus conscientes et motivées qui ne dépendront pas d'elles.
Tout compte fait, les Tchadiens qui militent contre le régime d’Idriss Deby, ne baisseront pas les bras , pour s’opposer par des moyens de bord, dont ils disposent, contre les ingérences dangereuses des partenaires extérieurs véreux et suspects.
Makaila Nguebla