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18 Août 2009
Idriss Deby,chef d'un régime clanique et Khalil Ibrahim, du groupe rebelle du Darfour.
Idriss Deby, chef d’un régime clanique au Tchad et Khalil Ibrahim, chef rebelle du Mouvement pour la Justice et l’Egalité (Mje), au Soudan, ont abusé de la confiance d’une
communauté internationale peu avertie de la situation du Darfour , en provoquant un réel émoi dans les rangs de l’opinion publique générale, par des mensonges
intensifs et massifs en vue de cristalliser l’attention sur le régime d’El-béchir, et laisser celui de Ndjaména, régner dans la barbarie face à son peuple dans une impunité
autorisée.
Selon nos informations recueillies auprès de sources proches des responsables travaillant sur la crise du Darfour, au plan international, notamment aux Etats-Unis d’Amérique, la
mobilisation en faveur des populations déplacées et réfugiées de cette région occidentale du Soudan, est entrain de faiblir.
En effet, notre source, nous informe que les organisations caritatives et les fondations américaines, qui, auparavant, étaient très actives autour de la crise
du Darfour, ont suspendu leurs soutiens au profit des groupes armés du Darfour, en l’occurrence le Mouvement pour la Justice et l’Egalité (Mje), proche du régime Deby.
Une de nos amies, dont l’organisation, fait partie du Darfour-consortium, a confirmé, cette information, soutenant également, que la plupart des partenaires
américains, appréhendent, maintenant, autrement la crise du Darfour. Ils ont diminué substantiellement, leurs diverses contributions à destination de la situation au Darfour.
Selon un chercheur africain, travaillant pour un réseau international, basé dans la capitale sénégalaise, il affirme que : « si déjà au niveau des organisations américaines, une
prise de conscience est manifestée, il y a lieu que Idriss Deby et Khalil Ibrahim, craignent pour leurs propres sorts. Car, les conséquences qui découleront de cette décision
américaine, les isoleront gravement à cause de leur politique tribaliste de la crise au Darfour. »
Il est vrai que plusieurs témoignages rapportés du Darfour, font état d’une certaine hégémonie clanique du groupe zaghawa sur les autres factions armées du
Darfour, opposées au pouvoir d’El-béchir au Soudan.
Les informations qui nous parviennent des réfugiés massalit du Darfour révèlent des graves actes de discriminations au sein de la rébellion Darfouri. Il semble que lors des différents
combats contre les forces armées soudanaises, le mouvement du Zaghawa Khalil Ibrahim, mobilise et engage à ses côtés les combattants massalits, dajo et autres composantes ethniques
négro-africaines pour mener des attaques dans les localités à dominance zaghawa.
Il est tout à fait le contraire, lorsqu’il s’agit des combats qui se déroulent dans les zones à majorité massalit, dadjo ou autres ethnies du Darfour, les éléments du Mje, refusent de se battre aux côtés de ces derniers.
Ce qui explique aussi la démotivation, la démobilisation de plusieurs combattants d’origines massalits et dadjo, dont les uns ont abandonné la lutte armée, pour s’exiler un partout et d’autres, résignés, ont simplement les camps des réfugiés où ils vivent sous protection du Haut Commissariat pour les Réfugiés de l’ONU.
Cette démarche sélective et discriminatoire, souligne la complexité de la crise du Darfour, pour les observateurs non initiés.
Les mêmes comportements et observations, sont aussi remarqués du côté du Tchad, où la discrimination est non seulement évidente mais également criarde au sein de l’armée
tchadienne.
Aujourd’hui, l’international, doit apprécier la gravité des conflits qui sévissent au Tchad et dans le Darfour(Soudan), pour parvenir à ramener la paix dans ces deux pays, voisins, dont les
dirigeants sont devenus des ennemis jurés et se livrent la guerre par groupes rebelles interposés, selon le terme employé par le journaliste français Laurent Correau de Radio France
Internationale (Rfi).
Makaila Nguebla