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21 Septembre 2009
Ahmat Zéïdane Bichara
Prix Lorenzo Natali 2006
zeidane.over-Blog.fr
D’où se trouve la racine du mal qui ronge l’Afrique centrale ? Qui porte la responsabilité des haines et des violences qui déciment les populations de la zone francophone
située au sud du Sahara ? La France en porte-elle l’entière responsabilité ? A-t-elle réellement accordé l’indépendance à ces pays ? Pourquoi ne veut-elle pas laissée ces
populations vivre en paix ? Pourquoi les divisions ethniques sont-elles plus profondes qu’ailleurs ? Il est vrai que depuis l’accession aux indépendances des pays africains
dans les années 60, en particulier ceux dont les territoires respectifs sont situés au centre du continent se sont aussi distingués par des méthodes répressives et criminelles sur fond de
révoltes populaires pour gouverner leurs différents états.
Mais, pourquoi un tel acharnement et une telle différence de traitement envers ces nations par la France ? D’aucuns diraient c’est très peu convainquant d’affirmer que c’est à cause d’innombrables richesses en matières premières, et notamment du pétrole, de l’uranium, du bois dont disposent ces pays. Les pays du Maghreb ne sont-ils pas plus riches en pétrole que ceux d’Afrique centrale ? Est-ce que c’est parce que les Magrébins sont politiquement plus matures que les noirs d’Afrique centrale ? Est-il un problème d’égocentrisme ou d’infériorité politique à l’égard des blancs ? Qui pourra nous apporter des raisons convaincantes et fiables sur ces maux qui minent particulièrement cette zone? Pourquoi l’Afrique centrale s’était-elle aussitôt drapée aux lendemains des indépendances, d’un mauvais habit de gouvernance que d’autres zones comme celles d’ouest et Est africain ou du Maghreb ?
En toute sincérité, il ya un vrai problème auquel les chercheurs ne veulent pas nous dire la vérité soit par partie pris, soit par ignorance ou soit encore par aliénation voire par complicité ? Beaucoup d’Historiens noirs et blancs ont vite conclu après analyse que cette différence trouve d’explication dans un système de gouvernance hérité des colonisateurs français totalement différent des systèmes légués par les Anglais, les Espagnols, les Portugais, les belges ou les Italiens à leurs anciennes colonies. Cette conclusion paraît-elle réellement juste et convaincante ? N’avons-nous pas le droit de la critiquer, même si l’histoire n’est pas notre tasse de café ? Pourquoi la France a-telle donné un tel héritage de gouvernance aux pays francophones ? Comment se sentent les dirigeants français à chaque fois qu’on annonce un coup d’Etat ou des affrontements ethniques à cause du pouvoir ou des élections truquées par la majorité quelque part au Tchad, au Cameroun, au Gabon ou autres ? Que répondront-ils si un jour des nationalistes africains décident de porter ce passif colonial devant la juridiction internationale ?
Que peut-on dire du silence de la presse française qui ferme allégrement les yeux, alors que le rôle des journalistes est de dénoncer même si cela peut coûter la vie, pourvu que cela soit vrai ? Ce qui semble ahurissant et même surprenant pour nombre de personnes, c’est que les pays francophones d’Afrique de l’ouest comme le Sénégal, le Mali, le Niger, le Togo, le Bénin, la Guinée Conakry, la Mauritanie ou ceux du Maghreb comme l’Algérie, la Tunisie, le Maroc semblent nous montrer respectivement des systèmes de gestion et de gouvernance qui paraissent moins criminels, inhumains ou répressifs ? Que disent les psychologues, les sociologues, les psychiatres, les philosophes ou d’autres chercheurs à propos de cette différence à tenir et considérer le pouvoir ? Ont-ils fait des recherches dans ce domaine auxquelles nous pouvons appuyer nos propos afin d’analyser ce qui se passe dans telle ou telle partie du continent africain ?
Quelles sont les raisons qui ont permis aux historiens noirs et blancs de soutenir leurs différentes thèses affirmant que les pays colonisés par les anglophones se distinguent de façon positive, responsable et humaines que les es pays francophones et surtout de ceux d’Afrique centrale ? Quelques documents des classes de terminales relatives aux colonisations africaines permettent d’indiquer que les pays anglophones sont vraiment indépendants contrairement aux pays francophones. Les Anglais n’ont plus la mainmise sur leurs anciennes colonies africaines comme le Ghana, le Nigeria, l’Ouganda, le Kenya, le Soudan, l’Egypte ou autres pays.
D’autres documents déclarent même que les populations noires de colonisation anglophone se défendent mieux dans la vie et gagnent mieux leur vie que ceux de colonisation francophone. Il ya d’autres éléments de recherches, mais nous ne pouvons pas tout citer, bien que cela soit important par rapport à ce sujet. En tout que l’Afrique centrale souffre d’un démon multicolore qui déchire les différentes populations en retardant le développement de leurs pays respectifs. Là où c’est très choquant, ce qu’on trouve encore dans beaucoup de cette sous-région centrale, des populations qui n’ont pas encore accès à l’eau potable, ni à l’électricité, ni même à une couverture sanitaire digne de son nom. Alors que leurs chefs d’Etats se permettent le luxe d’engager de grosses dépenses sur des projets qui coûtent les yeux de la tête. Certains de ces pays occupent un rang important parmi les exportateurs du pétrole, mais tout cet argent ne sert que pour détruire leurs populations en achetant des armes et des avions des guerres alimentant les conflits meurtriers et immoraux.
Que se passe exactement dans les têtes de ces dirigeants ? N’ont-ils pas honte de voir des simples petites villes françaises dépassant de loin leur capitale ? Comment peut-on être un heureux président d’une République dans un pays où la population meurt comme des mouches à cause des épidémies et de famine ? Se posent-ils réellement des questions sur ce qui se passera dans leurs pays respectifs après leur disparition ? Pourtant en être humain conscient, correct dans sa tête, on doit penser toujours à la vie de sa population comme de la même façon on se préoccupe de sa propre famille. Il est vrai qu’un président n’est pas un extra-terrestre ou l’abbé Pierre pour ne faire que du bien, mais même si on a des défauts, on n’est de toutes les façons, des êtres humains différents des animaux qui ne sont pas doués de raison.
Même si le poids de la malhonnêteté et de la mauvaise gouvernance pèsent sur ce qui est bien, on doit quand-même laisser un héritage positif en tant que président de la République pour éviter de voir s’éteindre son nom dès le premier jour de sa mort comme quelques défunts présidents ayant mal agi et aujourd’hui plus personne ne parle d’eux en bien. Ils sont enterrés à la manière d’un simple citoyen, alors qu’un chef d’Etat a quand-même une certaine marque de différence. Tout cela, c’est parce qu’ils ont laissé derrière eux des pays qui s’enfoncent dans l’abime politique la plus profonde du monde et leurs populations rongées par la misère. Là où le bât blesse ce que les chefs d’Etats d’Afrique centrale ne cessent d’enrichir les banques européennes et achètent des appartements très coûteux dans différentes villes d’Europe et à quelques minutes après leur mort, toutes ces richesses sont confisquées sans qu’on nous livre les raisons fondamentales.
Ce qui est dure, ce que la presse européenne n’a pas accès à des documents secrets, ni à des sources orales tout simplement. Y a-t-il espoir que les pays d’Afrique et particulièrement ceux du centre retrouvent les valeurs humaines pour dépasser le stade des régimes criminels, corrompus et dictateurs et malsains dans tous les niveaux ? Peut-on croiser les bras et attendre un avenir meilleur se dessiner grâce à un changement de régime de façon surtout démocratique sans bain de sang, ni arrestations arbitraires ? Les vœux de voir l’Afrique centrale retrouver une paix durable sont d’une urgence capitale et ont une valeur d’or pour toutes les populations de cette partie d’Afrique.
Et le passage d’une nouvelle, donne lieu à d’interminables vœux de paix qui restent souvent jusque là des vœux pieux. La situation politique est partout sombre et les lampes de la liberté s’éteignent quotidiennement. Dernièrement, on a assisté à des affrontements avec mort d’hommes au Gabon, alors que ce pays se compte pourtant parmi les moins violents d’Afrique. Que dire de cela ? Les mécontents du résultat de ce scrutin présidentiel à un seul tour permettant au fils d’Oumar Bongo d’accéder au pouvoir après la mort de son père qui a gouverné pendant 41 ans. Ces pays ont-ils raisons ou tords ? Il est certes difficile d’apporter des réponses à une telle question, mais il faut dire de façon sincère que les populations d’Afrique centrale attendent désormais un changement honnête, pacifique avec des chefs d’Etat responsables, démocrates et moins offensifs et sanguinaires.