4 Octobre 2009
L’internationale mascarade : la France et la CEDEAO derrière le drame guinéen.
Dadis n’est qu’un pion, un pantin, un manipulé dans un puzzle international où il
n’en connaît ni les tenants, ni les aboutissements.
L’organigramme politique décidé depuis le 28 novembre 1958 à l’Elysée prévoyait un retour de la Guinée dans le giron français et pourquoi pas, le 28 septembre 2009 pouvait bien permettre à la France, de savourer une vengeance ruminée pendant une cinquantaine d’année.
Mais la France avait compté sans l’armée de drogués et de violeurs qui définit désormais l’armée guinéenne. Elle ne pouvait donc plus accueillir une Guinée tâchée de sang de femmes et d’enfants lâchement assassinés. Une enquête se dessine à l’horizon et tout fil coupable, aussi tenu soit il, dans une persévérance onusienne soutenue et accompagnée du regard scrutateur d’un procureur du tribunal international conduirait tout droit dans les salons feutrés du Pays de la Liberté, de l’Egalité et de la Fraternité.
Faudra-t-il s’en étonner ? Ce serait faire preuve d’infantilisme primaire : depuis nos indépendances, l’Afrique se décide à Paris, Londres, Bruxelles…dans les capitales de l’occident. Diriger, c’est prévoir nous ont-ils appris. Ils dirigent le monde et j’affirme ici sans ambages que Paris par ses services secrets, savait qu’il y aurait eu mort d’hommes, de femmes et d’enfants ce 28 septembre 2009. C’est pourquoi, plus haut et plus fort que tout le monde, Dadis réclame à tue tête une enquête internationale. Il sait qu’il n’a rien fait : Pivi a exécuté les ordre de la France, mais seulement un peu plus loin que ne l’aurait désiré la France.
Donc, Dadis veut son enquête et lui cherche un « sage » comme patron. Quels sont les sages qui sont à sa portée : d’un coté : en Mauritanie, un militaire ; en Gambie, un militaire ; au mali, un militaire ; au Burkina, un militaire ; au Niger, un militaire ; au Tchad, un militaire ; en Centre Afrique, un militaire ; Dans les Congos, des militaires ; au Gabon, un militaire ; en Libye, un militaire ; en Egypte et en Tunisie, des militaires … je suis fatigué. De l’autre, Wade a sa guerre en Casamance, le Nigéria la sienne, le Cameroun idem…
Donc partout en Afrique, l’industrie française de l’armement marche bien. Les peuples sont tués mais la France et les dirigeants s’engraissent.
Dadis donc disais je, veut une commission d’enquête. Pourquoi faire cette commission d’enquête ?
Pour qu’une armée d’interposition s’installe en Guinée et donne de mauvaises idées aux autres peuples opprimés d’Afrique ? Pour que demain, tous ces peuples veuillent encore dire NON comme encore la Guinée en 1958 ? Et encore, et encore ?
Alors il faut vite éteindre la flamme chancelante et vacillante de la liberté guinéenne recouvrée : Wade au trousse de Cellou Dalin l’extirpe de Conakry et l’avion retourne pratiquement vide au Sénégal en laissant 1200 blessés et plusieurs responsables politiques mal à point entre les mains des tueurs de la Junte. Compaoré devra conseiller Dadis et retarder les choses pour les laisser pourrir dans les méandres de l’oubli et du pardon afin de permettre aux coupables d’effacer toute trace de leurs forfaits.
Il n’y aura jamais de commission d’enquête ou de n’importe quelle autre commission autre que des tentatives de maintenir Dadis au pouvoir car Dadis sait qu’il peut compter sur la France et sur les chefs d’état africains, ces vampires qui vivent du sang de leur peuple. Dadis travaille pour la France et c’est pourquoi il peut rester plus d’une semaine au pouvoir. Le jour où Dadis ne fera plus le jeu de la « Mère patrie », il n’entendra pas le son mat de la balle qui lui traversera la boule qui lui sert de tête. Sankara doit se retourner dans sa tombe et continuera à le faire si Compaoré foule le sol guinéen. D’outre tombe, il observe cette internationale mascarade qui fait fi de la vie du guinéen.
Mais il reste tout de même une question : comment voulons nous être mangés : à la sauce sarkozienne ou à la sauce dadisienne ? Si à l’observation, le premier nous endort avant de nous transformer en saucisses, le second arrache notre cœur avec ses dents et s’abreuve de notre sang avant de nous couper la tête, sous les yeux de nos enfants.
Si c’est Dadis qui a enfermé son peuple dans un stade pour lui tirer dessus, il est un criminel qui doit répondre de ses actes devant une juridiction internationale avec tous ses complices.
Si Dadis n’a pas donné l’ordre de tirer, alors quelqu’un de plus dangereux que Dadis se cache derrière cet incapable et ce criminel doit être débusqué et châtié comme il le mérite.
Mais, dans les deux cas, Dadis et tous ceux qui l’ont choisi doivent disparaître définitivement de nos vies. Et, il faudra remonter le temps car depuis 50 ans, en Guinée on tue impunément, on viole, on vole, on ment et toute cette mascarade doit cesser.
C’est pourquoi à ce stade de détresse, à défaut de chercher à savoir « quand est ce que nos indépendances vont finir », je dis humblement à Sarkozy : S’il vous plait, venez à notre secours et appuyez nous pour obtenir une force d’interposition pour nous protéger de Dadis et de ses hommes.
A défaut de cette aide, l’opposition guinéenne (elle se leurre si elle croit que l’association des chefs d’état africain va créer en Guinée les prémices de sa propre pendaison) doit tendre la main aux autres oppositions africaines pour créer une synergie d’action qui obligera nos maîtres en occident à intervenir quand ils sentiront un risque d’atteinte de leurs intérêts.
La tragédie guinéenne va bouleverser l’Afrique et le 28 septembre 2009 entre dans l’histoire de notre continent comme l’avènement d’une nouvelle ère de liberté et de démocratie.
Gloire à nos martyrs,
Vive l’Afrique Unie.
El hadj Hamidou Diallo
Secrétaire Général du BRDS.