26 Décembre 2011
Le président tchadien, Idriss Déby Itno, persiste et signe : la guerre contre Kaddafi a été pour la région un facteur de déstabilisation, et la façon dont ce dernier a été tué « laissera des traces ». Pour lui, le dictateur libyen devait certes quitter le pouvoir, mais en douceur : « C’était possible », regrette-t-il.
Il y a un peu plus de huit mois, alors que la guerre déchirait la Libye et que Mouammar Kaddafi défiait encore son peuple et les bombardements de l’Otan, c’est un Idriss Déby Itno très inquiet des conséquences de cet embrasement à sa frontière nord que nous avions rencontré à N’Djamena. Fin connaisseur, sans doute le meilleur, du colonel libyen et de son système de pouvoir, le président du Tchad se refusait pourtant à envisager l’hypothèse de sa chute, comme si quarante-deux années de voisinage pendant lesquelles Kaddafi fut tour à tour acteur et médiateur, déstabilisateur et stabilisateur, envahisseur et investisseur, ennemi et allié encombrant avaient fini par l’ancrer définitivement dans le paysage tchadien.