3 Janvier 2010
Dans ses vœux de nouvelle année, le chef de
l'Etat a clairement annoncé un renforcement de l'arabe, deuxième langue nationale. Et cela passe par son enseignement systématique. Une mesure délicate qui pourrait inquiéter une
partie de la communauté tchadienne.
S’adressant aux Tchadiens depuis la ville de Sarh où il se trouve depuis quelques jours, le chef de l’Etat a voulu redonner à l’arabe, langue nationale inscrite dans la Constitution, la place
qu’il mérite pour dit-il renforcer la cohésion nationale : « L’enseignement de l’arabe doit être systématique dans tous nos établissements scolaires pour les intégrations à la fonction
publique. Les cadres arabophones doivent être traités comme leurs collègues francophones et doivent accéder à toutes les fonctions administratives ».
D'après le ministre de l'éducation nationale, Abderamane Koko, l'idée est même de développer à terme un enseignement bilingue, en français et en arabe, les deux langues officielles du
pays.
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Même si l’arabe reste une des langues les plus parlées au Tchad, sa pratique dans l’administration reste minoritaire bien qu’il soit enseigné dans les écoles
tchadiennes depuis plus de quarante ans. Il existe même des lycées bilingues.
Les fonctionnaires tchadiens ayant suivi un cursus dans des pays arabes sont obligés de se mettre au français pour être opérationnels. Ce sont les seuls bilingues de fait.
Dans l’inconscient collectif d’une partie du Tchad, l’enseignement de l’arabe rime avec
islamisation. C’est pourquoi il faudrait une explication de texte dans les jours à venir pour éviter des cristallisations comme chaque fois que la question a été posée.
Pour Salibou Garba, rapporteur de la coalition d'opposition CPDC (Partis politiques pour la Défense de la Constitution) cette initiative est politiquement très sensible, et financièrement pas
très réaliste.
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