17 Février 2010
Le contenu de l’accord entre les deux pays, stipulait que le régime de Ndjaména et celui du Soudan doivent contraindre les différents groupes armés se trouvant de
part et d’autre des frontières communes, de négocier avec l’un ou l’autre de deux pouvoirs ou bien renoncer à la lutte armée au profit d’un statut des réfugiés politiques.
Juste deux semaines après le réchauffement des prétendues relations, le dernier développement est inquiétant, car,
nous venons d’apprendre de sources proches de l’opposition tchadienne en exil, que les dirigeants soudanais ont décidé de mettre en quarantaine en Libye les principaux responsables de l’Union des
Forces de la Résistance (UFR) en attendant la signature à Doha de l’accord entre Khartoum et la rébellion du Darfour.
Ainsi, ils auraient demandé à M.Timane Erdimi (RFC), M.Mahamat Nouri (UFDD), M. Abdelwahid Aboud (UFDD /F) et au colonel Adouma Hassaballah (UFCD) de se rendre
à Tripoli à l’invitation du Guide Libyen, qui, rappelons le a été désavoué par l’Union africaine (UA) à Addis-Abeba lors du dernier Sommet de l’institution panafricaine et qui perdu
substantiellement une grande partie de son aura au niveau continental.
La même source soutient que les quatre (4) leaders de l’UFR, auraient validé cette proposition pour faire le déplacement de Tripoli et rencontrer le dirigeant
libyen.
Par ailleurs, du côté de Ndjaména, une autre source souligne que c’est une initiative française qui recommande aux Libyens de jouer ce rôle de conspiration et de
complot contre les rebelles tchadiens, une histoire de faciliter la tâche au Soudan au cas où un accord
de paix interviendrait.
Selon la version donnée par les autorités françaises et de l’aveu des Soudanais, il est difficile de résoudre la question tchadienne tant que Idriss Deby reste
obsédé pour son refus de négocier avec les mouvements d’opposition tchadienne hostile à lui et se cramponne dans ses réflexions d’ exiger d’eux une simple reddition et une capitulation à son
pouvoir.
Il ressort aujourd’hui, de notre analyse personnelle que Français, Soudanais et y compris les Libyens deviennent complices du régime tchadien pour liquider autrement les membres de l’opposition armée tchadienne comme ce fût le cas avec
l’opposition démocratique totalement anéantie au profit de Deby.
Forcer les rebelles tchadiens de négocier avec le pouvoir central dans des conditions aussi obscures revient à les envoyer à l’échafaud, car nul n’est sans savoir
que la plupart de dirigeants des mouvements d’opposition armée sont sous les coups des mandats d’arrêt et aux actes de condamnations émis par une
justice tchadienne tenue en laisse par Idriss Deby lui-même.
Au regard de la gravité de la situation, nous demandons à Khartoum de ne pas sacrifier la rébellion tchadienne au profit d’un régime peu respectueux de ses
engagements au plan national, sous-régional et international.
Mieux, serait que le Soudan soumette à l’appréciation du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine le dossier des rebelles tchadiens ou bien
carrément à l’ONU pour se disculper et se décharger d’éventuelles incriminations à son encontre.
Confier une fois encore le cas tchadien à la Libye, c’est faire preuve d’une mauvaise foi attentatoire ou d’une pire
complicité contre l’opposition armée tchadienne qui se bat au nom du peuple face à un régime reproché de tout les pêchés d’Israël au Tchad.
Makaila Nguebla