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Makaila, plume combattante et indépendante

Makaila.fr est un site d’informations indépendant et d’actualités sur le Tchad, l’Afrique et le Monde. Il traite des sujets variés entre autres: la politique, les droits humains, les libertés, le social, l’économique,la culture etc.

Tchad: discours de M.Saleh Kebzabo à l'ouverture du CNS de l'UNDR

Kebzabo(1)

UNION NATIONALE POUR LE DEVELOPPEMENT ET LE RENOUVEAU

PAIX  DISCIPLINE  TRAVAIL

CONSEIL      NATIIONAL     STATUTAIRE

DISCOURS D’OUVERTURE DU PRESIDENT NATIONAL

 

 

Chers amis invités, Chers camarades,

Permettez de souhaiter, à chacune et à chacun, la bienvenue à l’ouverture de ces assises du Parti. A vous, représentants des partis amis, nous sommes sensibles à votre solidarité qui ne nous fait pas défaut chaque fois qu’elle doit se manifester. A vous militantes et militants qui venez parfois de loin, nous vous félicitons pour votre attachement à notre grand Parti et à la défense de ses idéaux. Le Conseil National est un moment privilégié de la vie du Parti, car il se réunit une fois par an pour mesurer le chemin parcouru et décider des réajustements éventuels et des orientations à donner à la direction du Parti.

Camarades, notre pays vit une situation électorale sans précédent. Depuis plus d’un an en effet, tous les acteurs politiques sont sur la brèche et n’ont véritablement pas le temps de souffler. A peine avons-nous fini avec les deux grandes consultations nationales que nous voilà repartis pour les communales que nous allons affronter dans un mois. C’est pour moi l’occasion de me réjouir et de féliciter tous les militants sans lesquels nous n’aurions pas obtenu les résultats largement positifs engrangés ici et là. Avec dix députés, l’UNDR se place en tête du peloton des partis politiques de l’opposition. Nous savons que notre potentiel est plus grand et que notre vrai score est plus important. Dans toutes les régions du pays, le MPS a encore fraudé pour obtenir le score que nous connaissons. Oui, une fois encore, le parti au pouvoir a largement fraudé pour s’octroyer une majorité écrasante à l’Assemblée nationale. Ce qui nous réconforte, c’est que le MPS lui-même sait qu’il a fraudé, et les Tchadiens le savent. Combien de temps cela va-t-il durer ? Quand la fraude électorale cessera-t-elle d’être  le sport favori de ceux qui nous gouvernent ? Quand notre pays ouvrira-t-il véritablement une page démocratique à l’instar d’autres pays pour que la volonté des Tchadiens soit respectée ?

Au-delà de ces questions, nous devons nous interroger sur la valeur des engagements non tenus et des accords allègrement violés. A l’heure où les acteurs politiques mènent une réflexion pour trouver un nouvel espace de dialogue et de concertation, nous pouvons nous interroger sur la nécessité et l’opportunité de le faire. Faut-il en effet mobiliser nos ressources et toute notre intelligence pour nous faire flouer à chaque occasion ? La question mérite d’être posée. Le moment venu, nous nous exprimerons sur cette question importante.

En attendant, je note avec vous que la place de notre Parti en tête de l’opposition ne doit pas seulement nous procurer de la fierté et de la satisfaction. C’est une responsabilité lourde à porter et nous devons l’assumer en toute conscience. Nous savons que cette position n’est pas de nature à plaire à tout le monde, et nous le comprenons parfaitement. Au Gouvernement, au sein de la majorité, et même dans les rangs de l’opposition, nous savons que notre leadership est combattu. Jamais l’UNDR n’a  été aussi combattu comme cette année. De tentative de déstabilisation en attaque frontale, tout y passe. Il ne se passe pas un jour sans que le pouvoir et ses tenants cherchent à nous nuire, en y mettant tous les moyens illégaux, l’intimidation, la corruption, l’appareil étatique… Tout est mis en œuvre pour nous éliminer de la scène politique.

Tel le roseau, l’UNDR plie mais ne rompra jamais. Nous avons la mission historique de défendre le peuple tchadien et nous le ferons, nous poursuivrons ce combat avec détermination, avec la même constance et en toute responsabilité. Les soubresauts actuels ne nous arrêteront pas car nous savons qu’au-delà des prochaines communales, ce sont les élections présidentielles de 2016 qui se préparent. Idriss Déby et son système veulent nous faire taire et nous éliminer de cette course dès maintenant pour ne pas avoir à affronter une opposition consistante.

Camarades, devons nous nous taire face aux impérities de ce régime illégitime qui a trahi la première confiance du peuple, a confisqué le pouvoir au profit d’une minorité, a pris la majorité en otage pour mieux la narguer et la mépriser de plus en plus ? Doit-on, peut-on se taire face aux détournements massifs, à la gabegie, à la concussion et à l’impunité ? L’octroi d’une majorité électorale par la fraude donne-t-il le droit de violer nos lois et d’amener le pays à la banqueroute ? Avons-nous le droit de nous taire face aux crimes économiques de plus en plus nombreux et graves que nous vivons ?

Avons-nous le droit de nous taire quand notre pays est géré en dépit du bon sens, sans le respect d’aucune procédure, dans l’illégalité la plus totale, comme un patrimoine privé ? Le résultat de cette incurie est là : un Etat de plus en plus informel au bord de la faillite. Pendant que de petits chantiers sont à l’arrêt et que les ministères manquent de crédit de fonctionnement, l’on nous annonce des chantiers gigantesques de centaines de milliards de francs et, dans quelques jours, nous n’aurons pas honte d’annoncer à la face du monde que la famine sévit dans notre pays. C’est cela la triste réalité que nous vivons. Celle d’un pays au bord de la faillite dont les citoyens n’assurent pas le quotidien. Le pétrole ? C’est un rêve envolé devenu un cauchemar, géré dans l’opacité totale au profit exclusif de quelques uns.

Non, nous devons dénoncer, nous battre de toutes nos forces pour un changement véritable qui tienne compte de la volonté du peuple. Ce combat là, il est noble et nous le poursuivrons jusqu’à la victoire finale qui est proche. C’est pour cela que nous devons maintenir le cap.

Camarades, c’est ici le lieu de se réjouir de la maturité de l’opposition politique qui a enfin compris que c’est dans l’unité d’action, et seulement dans l’unité, qu’elle triomphera. Ayant tiré les leçons des piètres résultats obtenus aux dernières législatives, l’opposition a décidé de resserrer les rangs à l’occasion des prochaines communales. J’ai donc le plaisir et la fierté de vous annoncer que pour les élections communales à venir, il n’y aura qu’une seule liste dans presque toutes les communes. Certes, dans certaines villes, et non des moindres, nous assisterons malheureusement à des sortes de triangulaires dont j’espère qu’elles ne seront pas fratricides. Je suis sûr que nous en tirerons les leçons pour que la campagne électorale soit menée avec lucidité et intelligence pour que l’opposition l’emporte partout et prenne en main la gestion de nos villes. Elle en a la capacité et doit le démontrer.

 Depuis une quinzaine d’années, en effet, nos villes ont fait l’objet du butin de guerre que les tenants du régime se sont distribués. Nous assistons ainsi à un véritable pillage à ciel ouvert dans l’impunité la plus totale. Nos populations ne sont plus dupes de ce système qu’elles rejettent et en feront la démonstration. Le 22 janvier 2012 sera un grand jour pour les Tchadiens qui sont appelés à sanctionner le régime, et ils le feront. Nous devons nous organiser pour que notre victoire, une fois encore, ne nous soit pas volée. L’opposition doit mettre en place un système anti-fraude imparable dans chacun des dix arrondissements de la capitale et dans les vingt deux autres villes où elle est engagée. Nous y mettrons tous nos moyens pour que les résultats sortis des urnes correspondent véritablement au suffrage exprimé par les citoyens.

Mais, camarades, vous savez que nous allons à cette élection pratiquement exsangues, tous nos moyens ayant été épuisés lors des précédentes élections. Nous demandons au Gouvernement de remplir ses obligations vis-à-vis des partis politiques en leur versant leurs dus. Il s’agit de la subvention annuelle, des arriérés de subvention et du remboursement des frais de campagne électorale. Il ne s’agit pas d’une faveur, mais d’un droit prévu par la Loi. La tactique du pouvoir consiste à nous amener à ces communales sans moyens, tandis que le parti au pouvoir est largement financé, pour nous battre. Cela est déloyal et notre exigence fait partie des conditions de la transparence électorale.

Camarades, les présentes assises examineront à la loupe la vie politique nationale sans aucune complaisance. Nous nous pencherons également sur la vie du Parti depuis nos dernières assises. L’année 2011 marque un grand tournant pour notre parti. Nous devons saisir cette opportunité pour faire une projection sur les années à venir et explorer déjà les voies et moyens devant nous mener, dans quatre ans, à cette victoire dont rêvent tous les Tchadiens. Oui, nous devons capitaliser cet élan de sympathie dont l’UNDR bénéficie de la part de nos populations.

Après les élections communales dont je ne doute pas de l’issue, nous devons nous remettre au travail et poursuivre le travail d’implantation du Parti là où il est absent. Notre objectif sera de doubler notre couverture nationale pour que le Parti soit à la hauteur de ses ambitions et de l’attente des populations. Nous devons y consacrer toutes nos ressources, car il y va de l’avenir du Parti. En même temps, nous devons nous ouvrir pour être ce grand Parti aux grandes ambitions légitimes que nous souhaitons. Nous en avons les moyens, consacrons nous y. Cette ouverture doit aussi nous permettre d’accroitre la sensibilisation, non seulement des militants, mais des citoyens de façon générale. C’est une exigence démocratique et citoyenne.

 

Je souhaite du succès à vos travaux.

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T
<br /> M. Kebzabo, ne prenez pas votre rêve pour de réalité. Il n'existe pas une démocratie au Tchad. Il n'yaura jamais au Tchad avec le système MPS une alternance par la voie des urnes. Et ça, tous les<br /> tchadiens ont compris et integré dans leurs consciences. La seule alternance viendra par les armes. Donc, il faut se préparer et préparer le peuple tchadien à la libyenne. Le reste, c'est du<br /> verbiage. Il faut avoir le rapport de force plus ou moins égale pour espérer avoir du changement au Tchad. Mais ce temps du changement par la force viendra à coup sûr.Les tchadiens se péparent<br /> dans ce sens incontestablement. La seule chose qu'il faut faire maintenant comme dit Macaoura, c'est de convaincre la France d'être du bon côté, c'est-à-dire du côté du peuple, seul moyen pouvant<br /> garantir durablement ses intérêts au Tchad.<br />
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