16 Février 2010
La grève des enseignants n'est pas un fait nouveau dans un pays où se
concentrent à la fois l'injustice, la mauvaise foi, la haine, l'ignorance, l'arrogance, la fuite en avant, le zèle, la traitrise, la peur, l'intimidation ...Tout cela constitue un cocktail
explosif qui ne surprend guère personne si ce n'est le gouvernement seul, pourtant responsable du pourrissement de la situation.
Très occupé à éteindre le feu de l'est du pays, les autres problèmes sont devenus le cadet de ses soucis au point d'oublier la force de nuisance que constitue le syndicat des enseignants. Le
gouvernement doit s'estimer heureux de la grande patience du syndicat qui a su sagement attendre l'accalmie de l'est avant de montée au créneau. Le gouvernement aurait été mieux inspiré en
commençant déjà à remercier le syndicat des enseignants pour son attitude courageuse et responsable face à l'adversité, au lieu de cela, il lui oppose comme toujours, un bras de fer insupportable
à la place du réalisme, de l'esprit de consensus et d'apaisement.Comme c'est bien triste et drôle de constater, pour un pouvoir qui prône sans arrêt la main tendue et la négociation avec ses
opposants, adopter curieusement une attitude contraire en usant ouvertement des menaces pour étouffer une grogne légitime.
Le gouvernement doit se ressaisir et s'engager dans la voie d'un dialogue franc et courageux au lieu de recourir à ses vieilles méthodes inopérantes,inefficaces voire à la limite illégitimes
elles mêmes.
Quant à l'illégitimité de la grève, il n'est pas sûr que les affirmations du membre du gouvernement soient fondées. La paix sociale passe inéluctablement par un dialogue social sincère. Rien ne
sert aujourd'hui de régler les problèmes sociaux en brandissant la menace.Toutes les institutions voulues par le peuple sont là pour le servir et non pour l'asservir. Que ceux qui ont le pouvoir
de décision aujourd'hui fassent preuve d'un degré élevé de lucidité et d'intégrité morale au service d'un peuple meurtri qui attend d'eux la répartition équitable des ressources nationales.Il est
peut être tant de servir les autres au lieu de se servir à l'infini ! Tout le nœud de la crise dans ce pays se trouve bien poser ici et nulle part ailleurs.
Zambo