29 Mai 2010
Le Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations Unies (ONU) et le Tchad ont convenu du départ des forces de paix et de sécurité de La Mission des Nations Unis en RCA et au Tchad (MINURCAT) dont l’apport multiforme en matière humanitaire aux côtés des réfugiés et déplacés de guerre du Darfour et dans le territoire tchadien, a été jugé inefficace et dévalué par les autorités tchadiennes de plus en plus arrogantes à l’égard de la communauté internationale.
Il sied de noter dans ce contentieux, que l’institution suprême à l’échelle mondiale qu’est l’ONU, censée prévenir les conflits à travers une gestion saine, a fait preuve d’un laxisme excessif vis-à-vis du pouvoir de Deby, connu pour ses dénégations absolues des droits de l’homme les plus élémentaires violés quotidiennement et pour son manque du respect aux règles de jeu qui régissent le Droit International Humanitaire.
Si à travers sa résolution 1923, le Conseil de sécurité de l’ONU, s’est autorisé à décider du retrait des forces de la MINURCAT dans la sous-région, c’est accepter le diktat d’un pouvoir dont la légitimité au niveau national et international est gravement affectée par de nombreuses entorses.
Le régime tchadien se barricade sous le manteau de la souveraineté nationale, pour dissuader les membres de la communauté internationale à ne pas s’impliquer activement, intensivement et massivement dans la situation dramatique que traverse le peuple tchadien, victime permanente de l’arbitraire et de l’impunité inqualifiable et indescriptible qui se commettent régulièrement dans le pays.
Nous estimons donc que le retrait des contingents militaires et la réduction à minima du personnel humanitaire de la MINURCAT au Tchad, va créer inéluctablement un vide difficile à combler par la partie tchadienne qui ne propose rien et totalement incapable d’assurer la sécurité des déplacés et réfugiés du Darfour installés dans des camps d’infortune dans ce pays vaste et pratiquement incontrôlable.
Il ne relève pas du devoir de l’ONU de jeter en pâture des milliers de réfugiés, des déplacés et d’abandonner à leurs tristes sorts les agents humanitaires étrangers qui œuvrent dans le sens d’aide aux civiles tchadiens et darfouris.
Dans ce cas, nous considérons que la décision de l’ONU s’apparente à la non-assistance à peuple en danger, car, nul n’est sans savoir que la crise alimentaire ravage les pays du sahel et que plusieurs localités du Tchad, connaissent déjà la disette, nombreuses sont les populations qui ont quitté leurs domiciles pour trouver refuge dans les grandes agglomérations urbaines à la recherche d’emploi ou de survie.
Comment-peut-on interpréter et expliquer cette prise de décision de l’ONU au Tchad dans un contexte aussi risqué ?
Peut-on accuser l’ONU de complice du régime tchadien ?
Autant d’interrogations poussent à la révolte les citoyens libres de pensée.
Aujourd’hui, il urge de revisiter les missions assignées à l’ONU au Tchad.
Makaila Nguebla