17 Juin 2017
Hommage à Madame Namba Kaba Dianknabgé, décédée à Dakar
C’est avec une grande peine que j’ai appris ce samedi 17 juin 2017, le décès survenu à Dakar, capitale sénégalaise, de madame Namba Kaba Dianknabgé, que j’ai toujours appelée affectueusement maman.
C’est à elle que je dois l’hospitalité toute entière du peuple guinéen en 2013 à mon égard lors de mon expulsion de Dakar à la demande des autorités tchadiennes.
C’était le 07 mai 2013, il était presque minuit, j’étais embarqué à bord d’Air Sénégal pour être expulsé de Dakar vers Conakry sans aviser les autorités locales que la police sénégalaise a décidé d’exécuter un ordre venu d’un haut lieu.
Accompagné d’un policier, j’ai été conduit dans l’avion puis présenté au commandant de bord. Ce dernier, après quelques échanges avec l’agent, me disait de prendre un siège.
Après plusieurs années passées à Dakar, je ne connaissais personne à Conakry et rien ne peut justifier mon expulsion de la capitale sénégalaise où je dispose d'un solide portefeuille relationnel. Mais, je me suis résolu, car, c’était mon destin !
Ainsi, j’ai pris place à côté d’une dame, une maman,très respectable et respectée, une sage femme de profession, une vraie africaine, descendante de la noble lignée de l’empire Madingue, qui a régné sur l’Afrique de l’Ouest des siècles durant.
J’étais perdu, sonné, le regard hagard, je ne savais rien de ce qui m’était arrivé ce jour du mois de mai 2013. L’avion décolle en direction de Conakry. J’ai pleuré après avoir reçu deux appels téléphoniques de mon ami, Moctar Selane, journaliste et réalisateur sénégalais, auteur du documentaire sur le bateau de Joola, puis de ma sœur, Yehya Birame Wane, une militante sénégalaise, membre de la Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme (RADDHO), ong, sénégalaise à dimension africaine et internationale, basée à Dakar.
C’est dans ce climat de peur généralisée que celle que j’appelais maman, me disait : « mon fils en Afrique un homme ne pleure pas ! », je l’ai regardée puis m’étais calmé en essuyant mes larmes.
D’une voix basse et affaiblie, je lui ai demandé si elle pourrait m’aider à avoir lieu d’hébergement une fois à Conakry et de pouvoir franchir l’aéroport. Elle me disait:" on verra".
Arrivé à Conakry, elle s’était approchée de moi, et m’a tendu une feuille sur laquelle, se trouvait une adresse de domicile pour remettre à l’agent du poste de police et pouvoir sortir de l’aéroport. Je m’approchais de l’agent et lui donnais cette adresse puis mon billet d’avion. Il me demandait « vous partez chez qui ? » soudain, la maman intervient et lui répondait à ma place « c’est mon neveu, il est venu passer ses vacances à Conakry ». Je suis délivré des tracasseries de visa !
Je ne savais où aller une fois à Conakry. C’est elle qui m’a proposé de venir de dormir chez elle à BSA, un quartier de la capitale guinéenne.
J’ai vécu chez elle du 08 mai 2013 jusqu’à mon départ pour la France, après avoir obtenu un visa de longue durée délivré par les autorités françaises.
Depuis, j’ai maintenu d’excellents liens avec elle, je l’appelais régulièrement pour m’enquérir de ses nouvelles. Notre dernier échange remonte de quelques semaines.
Aujourd’hui, j’apprends subitement son décès à Dakar en plein mois béni de ramadan.
Dans cette circonstance douloureuse et pénible, je voudrai lui dire inna lilahi wa inna illiya rajun et implorer Allah le tout puissant d’accueillir son âme dans son immense paradis.
Par la même occasion, je présente mes condoléances les plus éprouvées et émues à toute la famille Touré à Conakry et dans les régions, sans oublier, ses fils, Khalil, Ahmed et Touré, à sa belle fille Charlotte Daffé Touré, à Khalil Bangoura.
Que Dieu le tout puissant accueille son âme en paix et comble les cœurs meurtris des membres de la famille éplorée.
Reposes en paix maman en terre africaine ! Tu étais digne !
inna lillahi wa inna ilayhi raji'un
Makaila Nguebla
Saint-Ouen l’Aumône, le 17 juin 2017