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Makaila, plume combattante et indépendante

Makaila.fr est un site d’informations indépendant et d’actualités sur le Tchad, l’Afrique et le Monde. Il traite des sujets variés entre autres: la politique, les droits humains, les libertés, le social, l’économique,la culture etc.

Tchad: les OSC dénoncent l'absence des mesures d'accompagnement face à la pandémie de Covid-19

Tchad: les OSC dénoncent l'absence des mesures d'accompagnement face à la pandémie de Covid-19

Collectif des Organisations de la Société Civile (COSC)

66267981, 66294085, 66205404, 66413976

Communiqué de presse N° 001 relatif aux mesures gouvernementales non consensuelles.    

 

L’apparition du Premier cas de la pandémie CORONA VIRUS  au Tchad, le 19 Mars 2020 avait amené le gouvernement Tchadien à prendre certaines mesures préventives ; d’autres décisions s’en sont suivies. Le nombre des cas en augmentant légèrement avaient contraint les autorités à un durcissement sensible de ces mesures.  

Le Collectif des Organisations de la Société Civile (COSC) estime que s’il est normal qu’à l’instar des autres pays touchés, le gouvernement tchadien se doit de prendre des mesures appropriées,  mais force est de constater que certaines d’entre elles sont totalement inadaptées aux réalités tchadiennes et ont permis aux hommes en tenue de racketter les citoyens et de se livrer à des violations systématiques des droits fondamentaux de l’homme.

Le comité de veille mis en place pour l’occasion a montré ses limites par le fait de ne pas impliquer dans leurs actions l’Ordre National des Médecins du Tchad et les techniciens avérés de la santé publique. C’est ce qui explique l’amateurisme de ce comité dans ses prises de décisions. 

La première des mesures prises par le gouvernement dans son communiqué daté du 21 mars 2020, interdisant la circulation des bus, minibus destinés au transport des personnes, les taxis ainsi que les véhicules à usage personnel, avait constitué une catastrophe jusqu’à nos jours. En effet, à l’absence des minibus qui desservaient habituellement les quartiers périphériques de la ville de Ndjamena, une marée humaine a envahi le soir toutes les rues conduisant aux quartiers les plus éloignés du centre-ville, obligeant plus d’un million de citoyens à marcher prés d’une dizaine de kilomètres à pied.

Le communiqué du gouvernement du 23 Mars 2020 portant fermeture des marchés, des restaurants, des grillades et ces panoplies des mesures qui en avaient suivi l’ont été sans la prise en compte des conditions de vie de 80% de la population tchadienne. En quoi les restaurants, les boutiques et alimentations non alimentaires peuvent elles constituer un relai de propagation de la pandémie de COVID19 ? Ces restaurateurs et commerçants boutiquiers détaillants feront ainsi les frais de ces décisions  unilatérales et non consensuelles alors qu’il aurait suffit d’exiger simplement de laisser les restaurateurs travailler et préparer des paquets à emporter tout en respectant les règles d’hygiène et l’espace d’au moins un (1) mètre;  à moins que ceci n’entre dans la politique habituelle d’Idriss Deby qui consiste à faire souffrir délibérément le peuple tchadien.

L’économie tchadienne étant à 90 % informelle, l’écrasante majorité de la population est constituée de personnes qui ne peuvent nourrir leurs enfants au jour le jour. Cependant, empêcher ces gens de se livrer à une activité aussi vitale, c’est les condamner à une mort certaine ; là aussi, les autorités peuvent réfléchir à des solutions alternatives permettant de concilier les impératifs de protection de la population contre la pandémie et les besoins vitaux de cette population. Les milliards pompeusement annoncés pour la lutte contre le covid19 ne peuvent-elles pas servir à financer ces mesures d’accompagnement ?

Comme la souffrance du peuple ne suffisait pas, le gouvernement a pris le décret N°0499/PR/2020 portant instauration d’un Couvre-feu dans les provinces du Logone Occidental, Logone oriental, Mayo-Kebbi Est et Ouest et dans la ville de N’Djamena de 19 H à 06 H pour deux semaines renouvelable à compter du 02 Avril 2020. Le COSC est outré par ce décret non explicite et propose une relecture dans son contenu intégral.

Le COSC estime que  Prendre des mesures pour couper la chaine de propagation du virus est salutaire mais l’absence des mesures d’accompagnement contribue à rendre le remède pire que le mal pour le peuple Tchadien.

Le Collectif des Organisations de la Société Civile (COSC) interpelle le gouvernement Tchadien sur la mauvaise exécution des mesures par les policiers, gardes municipaux, gendarmes, etc.  chargés de les mettre  en œuvre d’arrêter immédiatement les bastonnades, les rackets éhontés des commerçants et des paisibles citoyens. Ces hommes en tenue,  au lieu d’être aux services de la population conformément à l’article 17 de la constitution qui stipule que : « la personne humaine est sacrée et inviolable. Tout individu a droit à la vie, à l’intégrité de sa personne, à la sécurité, à la liberté, à la protection de sa vie privée et de ses biens ». Mais hélas, ceux-ci se livrent plutôt aux graves  violations des droits fondamentaux de ces citoyens. Ce n’est pas en renversant des marmites  de bouillies sur le goudron et en tabassant sauvagement des pauvres clients qu’on empêchera la propagation du virus de la pandémie.

Le Collectif des Organisations de la Société Civile (COSC) condamne ces manœuvres abjectes qui visent à rendre la vie difficile à la majorité des tchadiens ; exige l’arrêt immédiat de ces brutalités effectuées par des hommes en tenues avec ces méthodes sauvages indignes d’un Etat qui se dit démocratique.

Fait à N’Djamena, le 3 Avril 2020

 

LES ORGANISATIONS SIGNATAIRES

 

NOMS ET PRENOMS

ORGANISATIONS

SIGNATURES

 

1

MAHAMAT NOUR AHMED IBEDOU

CTDDH

 

 

2

 

Mme NARMADJI CELINE

AFDCPT

 

3

 

MAHAMAT ZEN OUMAR ABDELAZIZ

OPDH

 

4

 REOUNODJI BOMIA AMOS

AJDLCAT

 

 

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