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4 Décembre 2008
Dans l’affaire dite de Hisseine Habré qui l’oppose aux victimes de son régime, le Sénégal, son pays d’accueil se trouve dans une situation inconfortable où il doit gérer tous les états d’âme des parties en litige.
En 2000 et 2005, les tribunaux sénégalais se sont déclarés incompétents pour juger chez
eux et extrader en Belgique l’ancien Président tchadien.
Ses victimes et les Ong qui les soutiennent n’ont de cesse exercé une pression tous azimuts pour contraindre les autorités Sénégalaises à soumettre leurs revendications à l’Union Africaine
(U.A) qui a finalement tranché en faveur d’un procès sur le continent en l’occurrence, le Sénégal où est réfugié Hissein Habré.
Deux ans après, le procès n’a pas se tenir pour défaut de financement, selon les autorités sénégalaises et de mauvaise volonté politique s’il faut croire les défenseurs des droits de l’homme.
Aujourd’hui, nous assistons à un rebondissement dans cette affaire où Hissein Habré a internationalisé sa défense en faisant appel à ses avocats Français, Malien, Sénégalais et un Tchadien qui ont entrepris la saisine de la Cour de la CEDEAO pour dénoncer disent-ils un certain nombre des manquements qu’ils reprochent au Sénégal comme non respect des droits reconnus à leur client.
En observateur privilégié et averti de l’affaire Habré au Sénégal, nous avons noté ce dernier une grave ambivalence dans les propos de Me Madické Niang,ancien avocat et conseiller juridique de l’ancien président tchadien, actuellement, ministre de la justice.
Avant-hier, devant les membres du SENAT le ministre de la justice du Sénégal disait que jusqu’à l’heure, ils n’ont reçu aucun sou dans le cadre de l’organisation du procès qui leur a été demandé.
Ce matin, sur les antennes de Rfi où il répondait à Laurent Correau, correspondant spécial à Dakar à propos de la plainte introduite par les avocats de Hissein Habré contre son Etat, Me Niang déclarait que le Sénégal est résolu à juger l’ancien président, c’est pourquoi ses conseillers juridiques ont entamé cette démarche dilatoire pour faire échec à la tenue du dudit procès.
Face à cette variabilité et instabilité dans les déclarations des autorités sénégalaises dans l’affaire Hissein Habré, tout le monde est pris de vitesse à longueur de journée.
Mais, il faut retenir que le Sénégal doit ménager tout le monde, d’un côté les groupes de pressions internes qui soutiennent Hissein Habré, et de l’autre satisfaire la communauté internationale pour honorer ses engagements internationaux.
Dans ce cas, qui est le gagnant et où est le perdant ?
Au Sénégal, nous avons tout appris et compris donc nous avons gagné !
Makaila Nguebla