La souffrance du peuple palestinien provient de multiples sources. Bien que l'espace ne nous permet pas
d'inventorier un plus grand nombre de facteurs qui contribuent à l'état de suffocation quasi-permanent de ce peuple meurtri, nous essaierons de jeter un coup d'oeil sur quelques
éléments clés qui contribuent à maintenir le peuple palestien dans cet piteux état. Commençons d'abord par placer cet article dans certains faits qui, à cause de leur véracité,
tendent à être minimisés ou tout simplement ignorés.
Ces faits-là sont têtus et resteront longtemps dans les annales de l'histoire. Tant pis pour ceux ou celles qui cherchent à les masquer.
Nous nous rappelons bien des élections qui ont lieu le 25 janvier 2006 en Palestine. Bon nombre de pays (ceuxi qui aspiraient à l'établissement d'un état palestinien) ont
supporté la tenue de ces élections, surtout le Quartet qui est composé des Etats-Unis, de l'Union européenne, de la Russie et des Nations Unies. Nous l'avons signalé
déjà l'époque que cet évènement risquerait de perturber les barons des intriques et des lobbies et le Hamas n'aura pas les moyens de mener à mener à bien la poliitique de changement pour
laquelle il a remporté les législatives. Nous avons signalé aussi que l'intransigence du Hamas échoue de prendre en considération un certain nombres de facteurs qui sont nettement
plus compliqués et au delà des moyens dont dispose M. Haniyeh.
Sur les 132 sièges du parlement palestinien, le Hamas a remporté 76 sièges. Le Fatah du Dr Mahamoud Abbas, dauphin et héritier du defunt (Yasser Arafat) et de la machine de
l'Organisation pour la Libération de la Palestine se retrouve avec 43 sièges.
C'est de là qu'est partie la panique. En se referrant toujours à ces faits têtus, rappelons que le peuple palestinien a voté massivement contre le Fatah du Dr Mahmaoud
Abbas. Son leadership et son mouvement étaient perçus par la population des territoires occupés comme les plus corrompus. Beaucoup d'observateurs
conviennent et les résultats des élections étaient jugés très équitables.
Il fallait donc composer avec le Hamas et son leader Ismail Haniyeh qui devenait donc le premier ministre. Le problème, et en se referrant toujours aux faits, était que la première
déclaration de M. Haniyeh a choqué plus d'un observateur. Il annonca "ne pas reconnaître" l'existence de l'état hebreu. Nous nous sommes posés la question de savoir si cette
déclaration n'était pas prématurée. Nous savions que M. Haniyeh et son mouvement étaient élus pour s'occuper d'abord des difficultés socio-économiques qui pesaient très lourdement
sur les foyers et le commun des mortels palestiniens. Rappelons que le Dr Abbas et sa clique étaient jugés par le peuple palestinien de "corrompus et incompétents" et c'est la
cause principale de leur débacle électorale.
En effet, les choses n'allaient plus depuis la déclaration de M. Haniyeh. Le Quartet qui, au lieu de s'en féliciter des résultats spectaculaires issus des urnes, reversa chemin et
les complications commencèrent depuis lors. Elles se sont intensifiées progressivement et ont rendu plus misérables les palestiniens. Ce fut le début de l'isolement du
Hamas en passant par le blocus d'Israël de tout ce qui transitait par son territoire pour atteindre les territoires occupés.
Nous savons et vivons en ce moment des bombardements tous azimuts - les F-16 américains chargés des obus israeliens tombent sans retenue sur les palestiniens. A en croire les
derniers chiffres macabres, plus de 292 palestiniens, toute couche confondue, ont trouvé la mort. La réaction des habitants de certains pays ne se fait pas attendre. Les
citoyens du monde arabe expriment leur ras-le-bol mais les dirigeants restent muets face au carnage.
Face aux bombardements outranciers, s'ajoutent les déclarations maladroites de Condoleezza Rice, Secrétaire d'Etat américain et de Mahmoud Abbas, président de l'Autorité
palestinienne qui font endosser la responsabilité du carnage à M. Haniyeh. Il est vrai que tous les coups bats sont permis dans ce monde d'intrigues et de combines, mais il serait
plus sage de laisser Condoleezza Rice barboter dans ce marigot indescriptible toute seule. Remarquez que les autres qui sont tout autour de la Palestine ne disent pas grand chose
non plus. Ils prennent leur signal du président sortant George Bush. Celui-ci, à court d'idées et à dessein, demande aux israéliens de faire preuve de retenue quand à la
cible civile. Il ne parle pas de l'arrêt du bombardements. Il intime que Israel est dans ses droits de défendre ses citoyens face à une "organisation terroriste." Il a
convenablement oublié le fait que les palestiniens ont démontré et prouvé au monde entier qu'ils comprenaient très bien le processus démocratique. C'est le Quartet qui n'a
pas respecté l'expression du peuple.
Le président-élu Barack Obama est en vacances. Son entourage trouve le malin plaisir de nous rappeler que les affaires étrangères sont du domaine exclusif du chef de l'Exécutif
américain. Et comme par enchantement il n'y a qu'un président qui est aux commandes, c'est donc George Bush qui tire les ficelles. Le président-élu n'a donc pas le droit de
s'immiscer dans cette affaire-là. Nous attendons de voir comment le président-élu traitera cet épineux problème quand il sera aux commandes de l'Exécutif américain. C'est à
partir du 21 janvier 2009.
A en croire certaines hypothèses, Israel doit profiter de lapse de temps jusqu'à l'inauguration de Barack Obama pour régler le compte du Hamas. Les israéliens douteraient fort des
intentions du futur président quant à ce problème épineux de la Palestine. Mieux vaut en finir avec Haniyeh et ses élus du peuple pour laisser de la place à Mahmoud Abbas avec sa
bande d'incompétents et de corrompus. Ils sont très loin de jeter les bases d'une démocratie réelle dans les territoires occupés. Leurs voisins n'apprécieraient pas cet
exploit démocratique et auraient peut-être peur des répercussions dans la zone.
En somme: s'il doit y avoir encore des sceptiques, le monde entier se comporte comme "territoire occupé". Doutez-en si vous le voulez mais les expériences de la
Birmanie et de la Palestine sont là pour témoigner. Nous vous épargnons les détails d'autres endroits pour le moment. Souvenez-vous aussi du sort du Docteur Abbas Madani et sa
victoire démocratique issue des urnes. A suivre...
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