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Makaila, plume combattante et indépendante

Makaila.fr est un site d’informations indépendant et d’actualités sur le Tchad, l’Afrique et le Monde. Il traite des sujets variés entre autres: la politique, les droits humains, les libertés, le social, l’économique,la culture etc.

Saleh Kebzabo:"Ibni Oumar est le secret le mieux gardé du Tchad"

Alors que la disparition de l’opposant demeure inexpliquée, le président se dit prêt à répondre à la justice... de son pays.

 


« C’est le secret le mieux gardé du Tchad, constate amèrement l’opposant Saleh Kebzabo. D’habitude, on sait tout sur la vie au Palais, mais là, rien. » Qu’est devenu Ibni Oumar Mahamat Saleh, l’opposant civil le plus dangereux pour le régime d’Idriss Déby Itno ? Depuis son enlèvement, le 3 février 2008, à son domicile de N’Djamena, il n’a donné aucun signe de vie. Pour beaucoup de Tchadiens, il est mort sous les coups de ses ravisseurs. Mais, faute de corps, le deuil est impossible, et sa famille s’accroche encore à un fol espoir.


Seule certitude : au soir de la dernière bataille de N’Djamena et de la défaite des rebelles de Mahamat Nouri, il a été kidnappé par un groupe d’une dizaine de militaires fidèles au régime du président Déby Itno. Dans son rapport du 3 septembre dernier, la commission d’enquête mise sur pied par le pouvoir le reconnaît elle-même. Tout le reste n’est que conjectures, mais l’un de ses deux codétenus, l’opposant Ngarlejy Yorongar, se souvient très bien que, deux ou trois jours après leur arrestation, les geôliers ont paniqué devant la cellule voisine de la sienne, puis ont sorti Ibni et « l’ont trimballé comme s’il était mort ». Qui est dans le secret de cette disparition ? Le 5 mars 2008, le fils aîné du disparu, Hicham Ibni Oumar, est reçu à l’Élysée. Hicham se lance : « Monsieur le Président, pensez-vous qu’Idriss Déby a tué mon père ? » Nicolas Sarkozy, les yeux dans les yeux : « Franchement, je ne crois pas que le président Déby ait les mains tachées de sang. » Idriss Déby Itno étranger à l’affaire ? À N’Djamena, peu de gens y croient. Pour la famille d’Ibni, le chef de l’État a voulu se débarrasser de l’opposant, originaire, comme lui, du nord du pays. Pour d’autres, le président a couvert une bavure. Mais, de l’avis général, trois figures de l’opposition comme Ibni, Yorongar et Lol n’auraient pu être raflées sans l’accord du « patron » et de Mahamat Ismaël Chaibo, le chef de l’Agence nationale de sécurité (ANS).

Saura-t-on un jour la vérité ? La famille du disparu n’a aucune confiance dans la justice tchadienne et envisage de saisir la Cour pénale internationale. Le président tchadien a flairé le danger. Il y a six semaines, une enquête judiciaire a été ouverte à N’Djamena, et Idriss Déby Itno vient d’annoncer que le magistrat instructeur pourrait interroger toutes les personnes désirées, y compris lui-même. On pense à la stratégie de Denis Sassou Nguesso dans l’affaire des disparus du Beach de Brazzaville : faire un procès sur place pour éviter toute procédure internationale.


Reste la donne politique. En avril 2008, c’est sur l’insistance de son allié français que le régime tchadien a créé une commission d’enquête. Aujourd’hui, à Paris, Me William Bourdon – autre conseil de la famille du disparu – interpelle Nicolas Sarkozy : « Le 27 février 2008, à N’Djamena, on a vu son énergie pour demander que la lumière soit faite sur la disparition d’Ibni. Aujourd’hui, on aimerait qu’il mette autant d’énergie à réclamer des poursuites judiciaires. »

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A
frere makaila avec tout le respect que je vous dois,s'il vous plait publié cet article pour que les autres jeunes ne tombent pas dans les pieges des politicards ...merci mon frere
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C
LE CELEBRE SS EST DECOUVERT PAR LE COLOMBO AB<br /> j'ai encore relu le texte et je trouve que c'est notre ss la lutte continue qui est l'auteur de ce texte hypocrite<br /> facilement deconstructible.<br /> tegeune tu as vu ab est parti et d'ailleurs celui notre colombo,je vous laisse lire notre ss la lutte continue ts les moyens sont bon.patati patata, allez lisez encore " <br /> Les déçus de l’UFR<br /> Dans le paysage politique tchadien y compris dans la diaspora l’opposition au président Idriss Deby est très multiforme, mais grosso modo, il y a les vrais et les pseudos, les opportunistes. Sur les rares sites qui existaient dans le temps, des individus se sont particulièrement distingués, vilipendant le régime, la personne de ID, son clan etc. Ces individus s’auto définissaient des « jeunes », «des intellectuels ». Avec l’intensification de la lutte armée, on a constaté une nette évolution. Le langage est devenu acerbe, mensonger et injurieux vis-à-vis des anciens collaborateurs de Deby devenus opposants, et maintenant modéré vis-à-vis du régime. En fait un clin d’œil vers Deby. C’est un pied dedans, un pied dehors. Habré, en son temps, dirait dehors !<br /> <br /> Des nouveaux sites ont apparus, les anciens animateurs des sites ont été complètement récupérés par le pouvoir de N’djamena, mais avec les nouveaux animateurs, non plus la philosophie n’a pas changé : discréditer toute la classe politique tchadienne et se présenter comme l’homme idéal nouveau, jeune qui n’a jamais détourné, n’a jamais tué, n’a jamais volé, etc., et capable des miracles, n’épargnant au passage aucun homme politique d’opposition armée ou non armée, inondant les sites par des « réflexions » aussi plates que leurs cervelets embrouillés. Leur soif de gravir les échelons, d’émerger, d’occuper un poste ministériel ne se cache plus. Mais le président tchadien continue de regarder ailleurs. Et nos « intellos » de se rabattre sur l’opposition armée, plus celle-ci marque des points, plus le rapprochement se précise. En contradiction flagrantes de leurs écrits et de leurs « principes » déclarés, ils choisirent tel ou tel mouvement en fonction de sa composition ethnique, alors qu’ils se proclamaient anti clan, anti ethnie, région, religion, etc., sommant les leaders de l’opposition armée de s’unir, de bannir les considérations et les intérêts personnels. Mais sans couper définitivement le pont avec Idriss Deby. Et l’UFR apparut. Et ce fut le désarroi.<br /> <br /> Désarroi de ne pas avoir à la tête de l’UFR quelqu’un de leur obédience ethnique, désarroi de ne pas faire partie des instances de l’UFR. Déception totale. A la place de l’immense ouf de soulagement exprimé par la majorité des tchadiens qui aspirent au changement, ils exprimèrent une « merde » de déception. Comme si l’actuelle composition de l’UFR et le nouveau responsable leur barraient toute future promotion personnelle. Déçus que ce nouveau responsable ne soit leurs préférés. Avec celui là ils n’ont aucune chance (pensent-ils naïvement), car il prendrait les siens, càd ceux de son ethnie, de son clan. Dès l’annonce de la composition et du leader de l’UFR, les attaques, les diffamations et les « réflexions » fusent de tous cotés. Au nouveau responsable de l’UFR sont collées toutes les épithètes négatives. L’opposition anti UFR s’organise, la « dissidence » se met en place. Ceux qui hier criminalisaient les leaders de la rébellion pour leur désunion, regrettent aujourd’hui l’union, parce qu’ils ne s’y trouvent pas. Les rares personnes de l’opposition armées qui tergiversent sur l’union pour des raisons hautement subjectives sont déjà devenues leurs nouveaux héros. Leurs derniers papiers sont carrément un appel du pied à Deby. C’est ça, être « intellectuel » au Tchad.<br /> <br /> Un ex grand militant des associations estudiantines et du Frolinat, aujourd’hui homme d’affaire à l’écart de la vie politique, avait déclaré publiquement, pour justifier son retournement de veste d’alors : « un intellectuel c’est exactement comme une prostituée ; celle-ci peut coucher même avec un gorille pourvu que ce dernier paye, l’intello aussi s’engage là où il a ses intérêts matériels ». Que Dieu épargne les jeunes intellectuels tchadiens de cette comparaison.<br /> <br /> Mohamed Abdelkerim (N’djamena)<br /> A VOUS DE JUGER LES VISITEURS DE SS DEPART LES SITES<br /> on est de bonne foi. mais pas naifs a ce point
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