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29 Juillet 2009
Un homme se sert de l’argent du gaz et du pétrole pour aider les pauvres. L’autre l’utilise pour acheter des armes. Devinez lequel des deux on va
diffamer...
En 2000, la Banque mondiale décidait de financer le gigantesque projet pétrolier tchadien, non sans avoir arraché au gouvernement d’Idriss Deby - détenteur de terribles records en matière de
droits humains - la promesse d’utiliser les profits au bénéfice de la population du pays. L’administration Deby adopta une loi affectant 85 % des recettes pétrolières directes à l’éducation,
à la santé et au développement, tout en plaçant 10 % « en fonds fiduciaire pour les générations futures » . Ce qui, aux dires de la Banque, constituait « un système sans précédent de sauvegarde garantissant que des recettes seraient utilisées pour financer le développement au Tchad »
En 2000, les compagnies pétrolières avancèrent au gouvernement tchadien un « bonus » de 4,5 millions de dollars qui fut immédiatement détourné en achat
d’armement . Enfin, début 2006, le gouvernement annulait tout simplement la loi de 1998. Il redéfinit le budget dédié au développement pour y inclure la sécurité, fit main basse sur le fonds
destiné aux générations futures et détourna 30% des revenus totaux en « dépenses courantes », ce qui, au Tchad, signifie « achat d’armes ».
La BM, embarrassée par la réalisation de toutes les prédictions et critiques, gela les fonds déposés à Londres et suspendit le reste de ses prêts. Le gouvernement tchadien répondit en menaçant de
fermer purement et simplement les puits de pétrole. Les compagnies se précipitèrent chez papa (le gouvernement états-unien) et le 27 avril la Banque céda. Son nouveau protocole d’accord
avec le Tchad légitime Deby à garder pratiquement tout ce qu’il a déjà pris
George Monbiot
Comité pour l'Annulation de la Dette du Tiers-monde