8 Décembre 2011
Ces derniers temps, l’opinion africaine et internationale est témoin de la montée en puissance des propos accusateurs à l’encontre du Général Baba Laddé, leader du Front Populaire pour le Redressement (FPR), groupe armé politico-militaire tchadien opposé au régime central, clanique et dictatorial d’Idriss Deby au pouvoir au Tchad depuis 1990.
Il est répugnant d’écouter et de lire via les médias des allégations grossières dénouées d’arguments fondés dont les autorités centrafricaines font preuve pour incriminer le Général Baba Laddé dans les actes de violences en RCA. Ces allégations sont malheureusement, relayées par une presse locale acquise à la cause du régime du Général François Bozizé, appendice du pouvoir d’Idriss Deby au Tchad.
Il convient d’attirer l’attention de l’opinion publique centrafricaine, continentale et internationale que le Général Baba Laddé et ses forces établies en territoire centrafricain ne peuvent être tenues responsables des atrocités commises par les groupes rebelles centrafricains qui se battent contre le régime autocratique et militaire de François Bozizé.
Les forces du Front Populaire pour le Redressement (FPR) ne sont motivées par aucune considération pour tuer les civils ou commettre des actes de violations des droits de l’homme à l’encontre des autres personnes dans la sous-région. Bien au contraire, ce sont les militaires centrafricains et tchadiens qui ne savent faire la part des choses entre les civils et les forces de résistances hostiles à leurs régimes.
Aussi, convient-t-il de souligner que le Général Baba Laddé qui a fait preuve de disponibilité pour accepter les propositions du Général François Bozizé en faveur des négociations avec le régime d’Idriss Deby, malgré les multiples qu’il encourt, ne peut se permettre d’autoriser à ses troupes de semer des exactions à l’encontre des personnes civiles non armées.
Le 1er décembre dernier, le Président centrafricain, François Bozizé accusait les forces du FPR de piller les éleveurs peuls dans la région. Ces affirmations mensongères du chef de l’Etat centrafricain, visent à Présenter le Général Baba Laddé à l’opinion publique centrafricaine et internationale, comme un vulgaire bandit dont les revendications politiques sont insensées.
Or, nul n’est sans savoir qu’au Tchad et en RCA, les éleveurs Peuls et Mbororo, sont les principales victimes des armées et des hommes en treillis aussi bien tchadiens et que centrafricains de par et d’autre des frontières communes qui lient ces deux pays.
Il est donc évident que le Général Baba Laddé issu de la communauté Peul, ne peut admettre que ses parents soient maltraités et extorqués par des gouvernements irresponsables et anti-démocratiques comme celui de Deby et de Bozizé, largement contestés et décriés par leurs propres peuples.
Les manipulations politiques et médiatiques de l’opinion nationale et internationale par l’entremise des autorités centrafricaines et tchadiennes soutenues par des organes de presse qui œuvrent dans le sens de consolider les régimes d’exception à Ndjaména et Bangui, ne sont pas à prendre au sérieux et ne passeront pas.
Il est tout à facile de vérifier toute information relative à Baba Laddé et à ses fores armées dans la sous-région, il suffit de se renseigner auprès des agences humanitaires internationales qui travaillent sur place pour apprécier le niveau des rapports harmonieux entre les rebelles tchadiens et celles-ci.
Rappelons donc au passage qu’en 2009, le Général Baba Laddé qui se trouvait à Bangui en négociation avec le régime tchadien, alors qu’il est était sous la protection des forces étrangères de Mission de consolidation de la paix en Centrafrique (Micopax), était arrêté par les autorités centrafricaines connues pour leur connivence avec Idriss Deby puis livré à Ndjaména où il était détenu et maltraité pendant une année avant de réussir à s’évader des prisons pour se réfugier au Cameroun.
Vous comprendrez donc que sa démarche pour des négociations de paix avec Idriss Deby, nécessitent des garanties de sécurité suffisante au niveau sous-régional et international.
C’est pourquoi, toute personne éprise de pays et de justice, trouve légitime que le Général Baba Laddé, sollicite l’intervention de la communauté internationale dans les négociations avec Ndjaména.
Face donc aux escalades verbales et à l’évolution de la situation militaire au Tchad et en RCA entre le Général Baba Laddé et les régimes de Bozizé et de Deby, il est fortement demandé à la France, alliée et partenaire historique qui continuent à parrainer et imposer ces hommes au pouvoir contre la volonté populaire, de bien vouloir prendre sa responsabilité pour épargner à la sous-région un regain des violences armées dont les conséquences seront incalculables.
Makaila Nguebla