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Makaila, plume combattante et indépendante

Makaila.fr est un site d’informations indépendant et d’actualités sur le Tchad, l’Afrique et le Monde. Il traite des sujets variés entre autres: la politique, les droits humains, les libertés, le social, l’économique,la culture etc.

Saint-Omer : un jeune tchadien de 17 ans interpellé pour le viol d'une jeune femme

Viol au jardin public de Saint-Omer : l’auteur présumé était sorti de la Maison du jeune migrant.

Une information judiciaire a été ouverte, lundi soir, après qu’un jeune homme de 17 ans, originaire du Tchad, a été interpellé pour le viol d’une jeune femme au jardin public de Saint-Omer, ce week-end. Hébergé un temps à la Maison du jeune réfugié, l’auteur présumé avait fait l’objet d’une sortie du dispositif décidée par le juge pour enfants au mois de mai. Un cas isolé.

 

Il était sorti du dispositif au mois de mai, après des « faits d’alcoolisation constatés et signalés », indique Jean-François Roger, le directeur de la Maison du jeune réfugié gérée par France Terre d’asile et installée depuis presque deux ans rue des Bleuets, à Saint-Omer pour aider les jeunes migrants à se stabiliser en France.

Le juge pour enfants avait estimé que le jeune Tchadien, âgé de 17 ans, « n’intégrait plus son projet de vie », relate Jean-François Roger et l’en avait écarté. « Dès lors, on ne l’a plus suivi, ajoute le directeur de la Maison du jeune réfugié. On pensait qu’il serait reparti à Calais, comme le font les jeunes. Ce n’était pas le cas. »

« La justice doit être la même pour tous »

Ce week-end, le jeune homme a été interpellé par les services de police audomarois après des faits de viol présumés au jardin public de Saint-Omer. Une information judiciaire, confiée au juge d’instruction, a été ouverte lundi soir par le parquet de Boulogne-sur-Mer ; l’auteur présumé des faits a été placé en détention provisoire. « Si les faits sont confirmés par l’enquête, il s’agit d’un crime. Et la justice doit être la même pour tous, qu’on soit mineur, étranger ou non, affirme Jean-François Roger. La particularité ici c’est qu’on ne peut pas incriminer la structure. Ces faits ne sont pas liés à l’institution présente à Saint-Omer. »

Les cas de sortie du dispositif de stabilisation sont extrêmement rares. À Saint-Omer, c’est le seul sur les quelque cent trente mineurs accueillis depuis l’ouverture de la structure en septembre 2012 – un autre jeune avait été exclu du dispositif mais « parce qu’on s’était rendu compte qu’il n’était pas isolé. Il avait finalement rejoint un membre de sa famille installé en France ».

Les jeunes migrants qui trouvent refuge à Saint-Omer y arrivent au bout d’un parcours chaotique, « ils ont fui une situation de conflit et ne cherchent pas à venir pour profiter d’un système mais pour trouver un abri dans un pays où la justice s’applique à tous, dans ce cas elle doit s’appliquer, ajoute Jean-François Roger. Dans le cas de ce jeune, on avait effectué des demandes auprès des services de santé pour l’aider à sortir de ce processus d’alcoolisation. Mais ce n’était pas suffisant. C’est pour ça que depuis mai il n’était plus suivi par l’aide sociale à l’enfance ».

«Éviter des drames»

Depuis Paris, le siège de France terre d’asile évoque également l’affaire pour rappeler sa mission.

« Nous venons d’être informés de la mise en garde à vue et du déferrement d’un mineur accusé de viol à Saint-Omer. Ce jeune est sorti de nos effectifs le 23 mai sur décision du juge des enfants. À l’occasion de ce fait divers dramatique, un certain nombre de lecteurs de La Voix du Nord et d’internautes via twitter, signe des temps, pensent utile de nous interpeller et de remettre en cause l’action de protection de l’enfance effectuée par nos structures. C’est proprement absurde et scandaleux. Le conseil général du Pas-de-Calais nous a confié une mission de mise à l’abri des mineurs isolés étrangers qui sont nombreux à Calais, faute de politique migratoire européenne commune. Notre action permet d’éviter chaque jour des drames. Elle se situe dans le respect de la convention internationale des droits de l’enfant. Elle s’effectue avec l’ensemble des institutions concernées par cette question : justice, police, aide sociale à l’enfance. Nous voulons enfin rappeler que la nationalité du jeune homme ne change rien à la gravité de l’acte reproché. Un crime est un crime. À la justice de faire tout son travail. ».

 

 

 

 

Saint-Omer : un jeune tchadien de 17 ans interpellé pour le viol d'une jeune femme
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